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- Jeudi
17 juin 2004 :
-
- Saisie
par plus de 120 députés et sénateurs les 8 et
9 juin 2004, (Affaire 2004-497 DC), sur la très
controversée loi pour la confiance dans
l'économie numérique (LCEN ou
LEN), le Conseil Constitutionnel, dit
"conseil des sages" a validé
l'essentiel de la loi, mais supprimé
l'amendement Trégouet à l'article 2bis qui
modifiait le délai de prescription d'un délit
de presse sur Internet. Cet amendement, voté à
la dernière minute, aurait permis des actions en
diffamation, quelle que soit la date de parution,
laissant le champs libre aux lobyistes qui
auraient pu ainsi utiliser, contre les
publications, l'arme du chantage, une des
pratiques du "non-dit" mais très
utilisée en sciences politiques pour un retrait
d'un texte ou la non parution de nouveaux
articles en échange d'absence de poursuites
judiciaires. Les actions en diffamation ne
pourront donc être engagées que pendant un
délai de 3 mois, conformément à la loi sur la liberté de la presse du
29 juillet 1881, "à compter de la
mise en ligne du texte litigieux" et non
"à compter de la date à laquelle cesse la
mise à disposition du public du message
justifiant cette demande". En clair, un
texte paru le 1er janvier 2004 était
actuellement poursuivable jusqu'au 31 mars 2004,
avec l'amendement Trégouet, 3 mois à partir de
son retrait, c'est-à-dire jamais, dès lors que
le texte figure dans les archives... Une atteinte
au droit fondamental, constitutionnel et à la
volonté du législateur pour protéger la
liberté d'expression. Et, comme le rappelait le
groupement des éditeurs de services en ligne,
GESTE, l'amendement du sénateur
René Trégouet était en contradiction
avec une décision récente de la cour de cassation selon
laquelle le délai de 3 mois de prescription en
matière de délit de presse s'applique à
Internet comme aux autres supports et est
contraire à l'article 10§2 de la Convention
européenne des droits de l'homme qui n'autorise
les restrictions à la liberté d'expression que
si elles sont proportionnées et légitimes dans
une société démocratique. Sur la définition
des "emails" ou courrier électronique,
telle que reprise dans l'article 1er de la loi,
le Conseil rappelle qu'il s'agit de définir un
procédé technique, qui "ne saurait
affecter le régime juridique de la
correspondance privée", faisant observer
"qu'en cas de contestation sur le caractère
privé d'un courrier électronique, il
appartiendra à l'autorité juridictionnelle
compétente de se prononcer sur sa
qualification." Ainsi tout courrier ou
ordinateur pourra être d'abord violé pour
savoir s'il ne détient pas un objet illicite
(Mp3, écrits antisémites ou racistes, etc.),
une voie ouverte à de nombreux abus. En marge de
la nouvelle loi, il faudra compter sur
l'autocensure et l'appel à la délation
instauré par lassociation des fournisseurs
daccès (FAI) et de services internet (AFA qui
regroupe 80 % des FAI) et qui a présenté au
ministre délégué à lIndustrie, Patrick Devedjian la "charte de bonne conduite"
destinée à "lutter" contre les
contenus illicites qui peuvent être publiés par
leur intermédiaire. Plus de détails sur la
LCEN : édition du 15 juin 2004, rubrique
France.
-
- La Fédération
nationale des mines et de l'énergie-CGT (FNME-CGT)
a, dans le cadre de "coupures ciblées et de
courte durée" destinées à "faire
reculer le gouvernement" sur le projet de
changement du statut d'EDF et de GDF présenté
par Nicolas Sarkozy,
actuellement en discussion à l'Assemblée nationale, procédé
vers le milieu d'après-midi et pendant 15
minutes, à des coupures d'électricités dans
plusieurs secteurs des 7e, 8e et 16e
arrondissements (ouest) de Paris, affectant
notamment le palais de
l'Elysée (présidence
de la République), le ministère de
l'Intérieur, le siège de l'UMP (majorité
présidentielle), l'avenue des Champs-Elysées,
la Tour Eiffel et le le
magasin FNAC qui a été obligé d'évacuer ses
clients. Selon la direction EDF, les
"coupures sauvages" ont affecté 52 000
clients, confirmant qu'il ne s'agit pas de
"problèmes techniques".
-
- Joëlle
Aubron, ancienne membre du groupe Action directe,
condamnée en 1989 à la réclusion criminelle à
perpétuité pour sa participation aux
assassinats du PDG de Renault, Georges Besse et
du général René Audran détenue depuis 17 ans,
est sortie du centre de détention de Bapaume,
dans le Pas-de-Calais au bénéfice d'une
suspension de peine pour raison médicale. Elle
sera placée en résidence surveillée.
-
- Le Conseil des ministres a adopté
mercredi le projet de réforme de l'assurance
maladie, saluée par le président de la
République, Jacques Chirac, qui la juge
"indispensable" et qui garantit
"l'avenir de notre système de santé et
l'égalité des Français devant les soins".
Elaborée par le ministre de la Santé Philippe
Douste-Blazy, elle marque "une
étape décisive pour la sauvegarde et le
renforcement de notre système de protection
sociale", après la réforme des retraites
de 2003. L'assurance maladie enregistrerait à
elle seule un "trou" de 12,9 milliards
d'euros sur les 14 milliards de déficit,
"jamais atteint", prévu pour le
régime général fin 2004. Et pour la première
fois depuis 10 ans, les 3 autres branches
(famille, accidents du travail, vieillesse) sont
aussi "dans le rouge". Les députés
socialistes ont annoncé qu'ils déposeront
"200 à 300 amendements de fond", sur
ce plan inspirés de leur propre projet quand ils
étaient au pouvoir. La gauche (opposition) est
dans son ensemble contre et le président du groupe UDF (majorité
présidentielle), Hervé Morin regrette le
"manque d'ambition" d'un "énième
plan de financement".
-
- Le
président de la République Jacques Chirac s'est
dit "préoccupé par la situation de
lantisémitisme en France" après
avoir reçu Roger Cukierman, président du
Conseil représentatif des institutions juives de
France, CRIF, qui avait été à
linitiative de ce rendez-vous au sommet de
l'Etat, accompagné de Roger Benarrosh,
vice-président du CRIF, du grand rabbin de
France, Joseph Sitruk, et son chef de cabinet le
rabbin Haïm Korsia, du président du Consistoire
central Jean Kahn et de son vice-président Zvi
Ammar. Plus de détails : Actions du CRIF
-
- François
Bayrou, président de l'UDF, a annoncé la
création d'un nouveau parti politique, le
"parti démocrate européen" qui a
"vocation de regrouper les forces politiques
du centre-droit et du centre-gauche" et dont
l'UDF et la Margherita (2e parti de la coalition
de gauche de l'Olivier) sont les fondateurs. Ce
"courant démocrate non conservateur et non
socialiste" aurait comme référence le
parti démocrate américain" et les élus de
ce parti (dont les 11 UDF et les 5 Italiens qui
siégeaient jusque là au PPE) vont s'associer
avec les 67 députés du groupe libéral au
Parlement européen dirigé par le britannique
Graham Watson pour former un nouveau groupe
politique "d'au moins 80 députés".
Les eurodéputés de l'UMP, le parti de Jacques
Chirac, ont regretté "l'intention de
François Bayrou de faire siéger les députés
européens UDF aux côtés notamment de partis de
gauche".
-
- "Un
accord technique entre le Parti socialiste européen (PSE) et le
Parti populaire européen (PPE,
droite, 1er et seul groupe à compter des
députés européens issus des 25 pays membres de
l'Union) sera bouclé jeudi", a révélé
Pervenche Bérès présidente de la délégation
socialiste française au parlement européen pour
diriger la présidence du Parlement européen à Strasbourg. Ainsi les
socialistes, grand perdant des élections
européennes du 13 juin 2004 (France exceptée),
prendraient la présidence de l'assemblée de
Strasbourg pendant les 2 premières années et
demi de la prochaine législature et s'engagerait
à la céder ensuite à un conservateur,
probablement l'Allemand Hans-Gert Poettering,
chef de file sortant des eurodéputés du PPE.
-
- Après
6 ans de silence, l'homme d'affaires François
Marland a révélé avoir dénoncé à la justice
américaine le rachat frauduleux de l'assureur
californien Executive Life, indiquant avoir agi
par "vengeance" contre des dirigeants
du Crédit Lyonnais et de sa structure de
"défaisance", le Consortium de
réalisation (CDR). "Oui, je suis celui que
l'on a appelé Monsieur X, celui qui, en 1998, a
pris la décision de contacter la justice
américaine pour l'informer d'une fraude commise
contre ses lois par certains dirigeants du
Crédit Lyonnais et d'Altus, la filiale de la
banque", déclare-t-il dans l'hebdomadaire
Paris Match. Ndlr. François Marland, est l'homme
qui a amené la mutuelle Maaf dans le dossier. Il
vit aujourd'hui avec son épouse américaine à
Genève en Suisse. Il sera commissioné (15 %)
sur l'amende (772 millions de dollars) que s'est
engagé à verser avec intérêts à la justice
américaine le gouvernement français avec
l'argent du contribuable alors que les
bénéfices sont "assurément" d'ordre
privé, ne citons pas le milliardaire François
Pinault, ami de Jacques Chirac devenu
propriétaire d'Executive Life rebaptisée depuis
Aurora, et dont 2 de ses collaborateurs sont sous
le coup d'un mandat d'arrêt international.
Bernard Tapie cité comme témoin dans cette
affaire avait dû démentir avoir été la
"taupe". DOSSIER Executive Life
-
- En
fuite depuis octobre 2002, Jean-Baptiste-Jérôme
Colonna, dit "Jean-Jé", "parrain
corse" présumé, s'est présenté mercredi
au palais de justice d'Ajaccio à la veille de
son procès en correctionnel.
-
- 12
personnes interpellées mardi matin lors d'une
opération antiterroriste dans les milieux
islamistes autour d'une salle de prière de
Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), étaient
toujours en garde à vue mercredi matin.
-
- L'épidémie
de légionellose qui a affecté le Pas-de-Calais
a fait une 18e victime le 14 juin 2004. Ndlr. La
Préfecture du Pas-de-Calais avait publié un
bilan "définitif" le 16 avril 2004. Voir DRIRE Pas-de-Calais.
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