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De notre correspondant à
Clugnat (23), François
JAUMEAU
Copyright 2014 - François
Jaumeau
Ne pas oublier l'enfer de la
guerre de 1914-18 - 11
novembre 2014
En cette journée de commémoration du 11
novembre, la maison des arts et des sciences
d'Yzeure (Allier) organisait une
visite-conférence de l'exposition consacrée à
cette guerre vue de la cité bourbonnaise, et ce
en compagnie de l'historien local Pierre Bonte.
Cette commune, ne comptant alors en 1911 que 6523
habitants, avait pris la décision d'apporter son
secours auprès des familles nécessiteuses lors
d'un conseil municipal extraordinaire du 29
juillet 1914, puis une souscription publique pour
aider les nécessiteux privés de chefs de
famille qui rapportera 1765 francs. Cette guerre
de 1914-18 pour Moulins-Yzeure, c'est surtout
l'augmentation de sa population et le début de
son industrialisation notamment grâce à
l'atelier de chargement d'obus dont sa
construction a commencé le 25 juillet 1915 par
des prisonniers allemands pour s'achever le 15
novembre 1915. De là sortiront environ 20 000
obus par jour (55 000 pendant la bataille de
Verdun). Cet atelier fonctionnera jusqu'au jour
de son explosion le 2 février 1918 qui causera
la mort de 32 personnes, un chiffre relativement
faible quant à l'effectif de ses employés,
jusqu'à 7850 personnes dont un régiment
d'artilleurs sénégalais, un bataillon du
Pacifique et 960 kabyles. Yzeure ravitaillait le
front non seulement avec ses convois d'obus mais
aussi avec ces trains de pain. En effet, le parc
d'artillerie de La Mothe situé rue des époux
Contoux, avait été transformé rapidement en
base d'intendance et en boulangerie de campagne
où pas moins de 500 boulangers y travaillaient.
Enfin, Yzeure était également une base arrière
où l'on soignait les blessés avec pas moins de
4 hôpitaux militaires: l'institution Notre-Dame
de Bellevue avec ses 194 lits, l'école
professionnelle Henri Mathé transformé pour
accueillir 219 à 450 convalescents + 215 lits
réservés à la mécanothérapie, l'asile Ste
Catherine pour les malades réfugiés et les
soldats désemparés, ainsi que le couvent de la
Visitation qui servira d'hôpital d'orientation
avec ses 60 lits entre le 1er septembre 1914 et
le 11 juin 1915. En tout, ce sera une quinzaine
d'hôpitaux qui verront le jour sur le secteur.
Pour ne plus jamais revivre ces horreurs et comme
dirait cet écolier sur le monument aux morts de
Gentioux (Creuse) "Maudite soit la
guerre". Exposition visible jusqu'au 23
novembre 2014
Francois Jaumeau
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