- Tribune de la
conférence des responsables de culte en
France
Source Fil-info-France jeudi
31 mars
2011
Texte intégral
publié le mercredi 30 mars 2011 dans les
quotidiens français "La Croix"
et "Le Parisien/Aujourdhui en
France"
"La Conférence des
responsables de culte en France a été
créée le 23 novembre dernier et elle
regroupe six instances responsables du
bouddhisme, des Églises chrétiennes
(catholique, orthodoxe, protestante), de
lislam et du judaïsme. Cette
initiative est justifiée par la volonté
dapprofondir notre connaissance
mutuelle, par le sentiment de contribuer
ensemble à la cohésion de notre
société dans le respect des autres
courants de pensée et par la
reconnaissance de la laïcité comme
faisant partie du bien commun de notre
société. La laïcité est un des
piliers de notre pacte républicain, un
des supports de notre démocratie, un des
fondements de notre vouloir vivre
ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce
précieux acquis. Il nous paraît
capital, pendant cette période
préélectorale, de bien garder
sereinement le cap en évitant amalgames
et risques de stigmatisation.
Nous signons ensemble cette tribune sans
aucun esprit polémique ou partisan. Une
parole commune nous semble néanmoins
nécessaire. Notre cohésion au sein de
la Conférence que nous avons fondée est
significative dans notre société
française. Elle a été rendue possible
grâce notamment au climat de
coopération instauré entre les
religions, que la laïcité à la
française et ses évolutions
depuis plus dun siècle ont permis.
Mais cette cohésion ne signifie pas pour
autant uniformité ! Elle ne nous engage
nullement en faveur dun quelconque
amalgame syncrétiste ou dun
nivellement de nos positions
individuelles et de celles des cultes que
nous représentons. Nous travaillons
ensemble dans la confiance, en intégrant
nos histoires et identités respectives.
Nous continuons à avoir des approches
différenciées sur telle ou telle
question, sans pour autant faire de nos
différences des facteurs
dopposition. Nous sommes
déterminés à réfléchir et à
uvrer ensemble sur la durée, en
relation avec les autorités et les
forces vives de notre pays, afin que le
facteur religieux y soit un élément de
paix et de progrès.
Laccélération des agendas
politiques risque, à la veille de
rendez-vous électoraux importants pour
lavenir de notre pays, de brouiller
cette perspective et de susciter des
confusions qui ne peuvent quêtre
préjudiciables. Nous en sommes
conscients. Cela ne doit pas nous
dissuader pour autant de rappeler
lessentiel quand il le faut. Nous
restons très attentifs aux évolutions
profondes de notre société, notamment
celles qui concernent les religions, dans
le respect du cadre de la République.
Ces évolutions appellent parfois des
adaptations, voire des améliorations du
cadre juridique et réglementaire de
lexpression et de la vie des cultes
en France. Nous ne manquerons pas
dêtre une force positive de
propositions dans ce sens.
Faut-il dans le contexte actuel un débat
sur la laïcité ? Le débat est toujours
signe de santé et de vitalité. Le
dialogue est toujours une nécessité. Il
a un rôle majeur dans une société
libre, démocratique et respectueuse de
la personne humaine. Mais un parti
politique, fût-il majoritaire, est-il la
bonne instance pour le conduire seul ? Ce
ne sont ni les débats ni les travaux qui
manquent dans ce domaine ! La loi 1905
est déjà plus que centenaire. Elle a
permis dapporter depuis lors des
solutions à des questions nées de
nouvelles situations et des évolutions
de notre société dans un monde de plus
en plus rapide. Tous les cultes adhèrent
sans réserve à ses principes
fondamentaux tels quils
sexpriment en particulier dans ses
deux premiers articles. Mais les
modalités dapplication de ces
principes restent toujours perfectibles.
Faut-il recenser tous les colloques et
autres séminaires qui ont abordé en
long et en large la question de la
laïcité et de ses applications dans
notre pays depuis des années ? Faut-il
rappeler, dans la période récente, les
travaux étendus et exhaustifs de la
Commission présidée par le professeur
Jean-Pierre Machelon qui ont donné lieu
à un rapport sur Les relations des
cultes avec les pouvoirs publics
remis au ministre de lintérieur le
20 septembre 2006 ? Ce rapport avait
abordé dune manière approfondie
les différents aspects liés à
lexercice du culte en France, dont
celui du support
institutionnel de son exercice dans
notre pays. Faut-il rappeler de même les
travaux du Groupe juridique
inter-cultes qui travaille depuis
2007, dans le prolongement des
recommandations du rapport Machelon au
sein du ministère de lintérieur,
et où siègent des représentants des
principaux cultes ? Ce groupe a bien
fonctionné et a permis la publication de
plusieurs circulaires dont la dernière,
du 23 juin 2010, conjointe aux
ministères de lintérieur et des
finances, aborde dune manière
détaillée à lattention des
préfets, des directeurs départementaux
des finances publiques et des trésoriers
payeurs généraux, les différents
aspects liés au support
institutionnel de lexercice du
culte en France. Faut-il rappeler
aussi la production intellectuelle
abondante darticles et
décrits divers, ainsi que les
nombreux ouvrages qui paraissent sur
lhistoire, les fondements, la
pratique et les perspectives de la
laïcité en France ? La liste en sera
longue. Elle illustre parfaitement toute
la richesse et la profondeur de notre
expérience française de la laïcité.
Nous y reviendrons lors de la rencontre
publique que nous comptons organiser en
octobre prochain.
Secouée par des crises à répétition,
politique, économique, financière et
morale, la période actuelle manque de
lisibilité mais sans doute pas
despérance ! Le devoir de ceux qui
sont en responsabilité
consiste à éclairer le chemin et à
élaborer des solutions conformes au bien
de tous. Najoutons pas de la
confusion dans la période trouble que
nous traversons. Nous militons ensemble
pour une laïcité de bonne intelligence.
La laïcité nest pas séparable
des valeurs fondamentales que nous
partageons, en particulier de la dignité
et du respect de la personne humaine et
de sa liberté inaliénable. Ces valeurs
qui ne peuvent sépanouir que dans
la confiance mutuelle source de paix pour
notre société."
- Cardinal André Vingt-Trois, président
de la Conférence des évêques de
France, avec Mgr Laurent Ulrich,
vice-président de la Conférence des
évêques de France
- Pasteur Claude Baty, président de la
Fédération protestante de France, avec
le pasteur Laurent Schlumberger, membre
du Conseil de la Fédération protestante
de France, président du Conseil national
de lÉglise réformée de France
- Métropolite Emmanuel, président de
lAssemblée des évêques
orthodoxes de France, avec le
Métropolite Joseph, secrétaire de
lAssemblée des évêques
orthodoxes de France et Carol SABA,
porte-parole de lAssemblée des
évêques orthodoxes de France
- Grand rabbin Gilles Bernheim, Grand
Rabbin de France, avec le rabbin Moshé
Lewin, porte-parole du Grand rabbin de
France
- Mohammed Moussaoui, président du
Conseil français du culte musulman, avec
Anouar Kbibech, secrétaire général du
Conseil français du culte musulman
- Révérend Olivier Wang-Genh,
président de lUnion bouddhiste de
France
Source + Liens : quotidien international
francophone Fil-info-France
daté du jeudi 31 mars 2011
-
SOS-Reporters
: Liberté d'expression et
liberté d'opinion sans frontière !
LIBERTE
D'EXPRESSION ET D'OPINION, DROITS :
Rappel des
droits ( textes ) fondamentaux :
A - "Tout
individu a droit à la liberté d'opinion
et d'expression, ce qui implique le droit
de ne pas être inquiété pour ses
opinions et celui de chercher, de
recevoir et de répandre, sans
considération de frontière, les
informations et les idées par quelque
moyen d'expression que ce soit"
- Article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l'homme
Déclaration internationale des droits de
l'homme, adoptée par l'Assemblée
générale de l'ONU à Paris, le 10
décembre 1948.
B -
"Toute personne a droit à la
liberté d'expression. Ce droit comprend
la liberté d'opinion et la liberté de
recevoir ou de communiquer des
informations ou des idées sans qu'il
puisse y avoir ingérence d'autorités
publiques et sans considération de
frontières."
- Article 11-1 de la "Charte des
droits fondamentaux de l'Union
européenne".
2000/C 364/01. Nice, le 7 décembre 2000.
C -
"La libre communication des pensées
et des opinions est un des droits les
plus précieux de l'Homme : tout Citoyen
peut donc parler, écrire, imprimer
librement, sauf à répondre de l'abus de
cette liberté dans les cas déterminés
par la Loi."
- Article 11 de la Déclaration
des Droits de l'homme et du citoyen du 26
août 1789.
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