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A lire :


d'Yvonne François

Plan de ville : Accra - Lomé

 



LES ARCHIVES DU TOGO - AVRIL 2005 -

Jeudi 7 avril 2005 : Le Mouvement togolais de défense des libertés et des droits de l'Homme (MTDLDH), proche du pouvoir, a annoncé mercredi que 19 sympatisants du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) ont été blessés mercredi à Lomé par des manifestants de l'opposition. Les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. 2 manifestations pour et contre le gouvernement ont rassemblé chacune des milliers de personnes mercredi à Lomé à 3 semaines des élections présidentielles fixée au 24 avril 2005. L'opposition réclame un report de la présidentielle estimant que la révision des listes électorales a été entâchée de fraudes. Le RPT milite pour le maintien de la date.

Samedi 9 avril 2005 : Ouverture vendredi de la campagne électorale visant à désigner le 24 avril 2005 le successeur du président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005, au pouvoir pendant 38 ans. 4 candidats sont en lice. Un de ses fils, Faure Gnassingbé, 39 ans, représentant du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), le parti fondé par son père, affrontera le candidat de l'opposition radicale, Emmanuel Akitani Bob, 74 ans. Les 2 autres candidats sont l'homme d'affaires et président du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR, opposition), Nicolas Lawson et qu'Harry Olympio, président du Rassemblement pour le soutien à la démocratie et au développement (RSDD, opposition modérée). A Lomé la capitale, les forces de l'ordre sont intervenues à coups de grenades lacrymogènes pour disperser des milliers de manifestants qui réclamaient la délivrance de cartes d'électeurs dans le centre de Lomé. Plusieurs personnes ont été blessées. Au cours d'une autre manifestation qui s'est déroulée à Tabligbo à 80 km au nord de Lomé, 1 manifestant a été tué et 5 autres blessés par les forces de l'ordre qui sont intervenues lors d'une manifestation de l'opposition réclamant le report de l'élection présidentielle. ** L'ex-Premier ministre, Agbéyomé Kodjo, a été arrêté vendredi dès son retour au Togo après 3 ans d'exil en France, et a été placé en détention à la prison de Lomé. Il avait été limogé le 27 juin 2002 pour avoir violemment critiqué le chef de l'Etat Gnassingbé Eyadéma, et avait quitté le Togo. Les autorités, qui avaient lancé contre lui un mandat d'arrêt international, l'accusent de détournement de fonds.

Mardi 19 avril 2005 : Selon les autorités des affrontements ont opposé dimanche des militants de la coalition de l'opposition à des membres du mouvement de la jeunesse du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) faisant 7 morts dont 6 dans les rangs du RPT et plus de 150 blessés à Lomé la capitale.

Samedi 23 avril 2005 : CENSURE : La Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a suspendu mercredi 20 avril 2005, pour un mois, la radio privée togolaise Kanal FM, à la suite de la diffusion d'un éditorial "à caractère diffamatoire, tendancieux et injurieux" selon des sources officielles. La HAAC reproche à la radio de ne pas avoir respecté les mises en demeure et évoque des "manquements graves à la déontologie de la profession journalistique". L'organe de régulation des médias togolais a publié lundi un communiqué exigeant des radios et télévisions privées le "respect scrupuleux" des dispositions de l'article 27 de l'arrêté de la HAAC en date du 9 mars 2005 relatif à l'organisation de la campagne électorale qui précise que "les radios et télévisions privées ne sont pas autorisées, pendant la campagne électorale pour l'élection présidentielle, à organiser des émissions spéciales ou des débats animés par les candidats ou leurs représentants". 4 organisations de défense des médias (L'Observatoire togolais des médias (OTM), l'Union des journalistes indépendants du Togo (UJIT), l'Union des radios et télévisions libres du Togo (URATEL) et l'Organisation des éditeurs de la presse indépendante (OREPI)) ont dénoncé cette mesure la considérant comme "un abus d`autorité qui viole la liberté de la presse et le droit des citoyens à avoir des informations plurielles, droits reconnus par les différents textes et instruments internationaux". Le Togo compte plus de 60 stations de radio et 6 chaînes de télévision privées. ** Le ministre de l'Intérieur, François Esso Boko, a été limogé pour avoir demandé la suspension du "processus électoral suicidaire". Il avait estimé que "la campagne électorale a été émaillée de violences jamais rencontrées dans l'histoire électorale de notre pays. Les passions sont exacerbées. Les conditions politiques d'une élection qui réconcilie le Togo avec lui-même sont loin d'être remplies". Les élections présidentielles doivent se dérouler dimanche 24 avril 2005 pour donner un successeur au général Gnassingbé Eyadéma, décédé, au pouvoir pendant 38 ans. Il a été remplacé par le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Katari Foli-Bazi.

Lundi 25 avril 2005 : 3,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire leur Président après le décès le 5 février 2005, après 38 ans de pouvoir sans partage, du général Gnassingbé Eyadéma. Les 2 principaux rivaux sont Faure Gnassingbé, 39 ans, un des fils du président défunt, représentant le Rassemblement du peuple togolais (RPT, ex-parti unique au pouvoir), et le candidat de la coalition de l'opposition Emmanuel Bob Akitani, 74 ans. Un troisième candidat est en lice, Harry Olympio, opposant modéré, alors que l'homme d'affaires Nicolas Lawson a retiré sa candidature après les déclarations du ministre de l'Intérieur François Esso Boko, destitué samedi pour avoir demandé la suspension du processus électoral. ** 3 personnes ont été tuées et 4 blessées dont 2 grièvement par balles à la fin du scrutin dans un bureau de vote dans la capitale Lomé où selon les témoins sur place, des jeunes ont tenté de s'opposer à plusieurs hommes non identifiés qui tentaient d'emmener les urnes. ** Le ministre de l'Intérieur du Togo, François Boko, limogé samedi, a trouvé refuge dans l'ambassade d'Allemagne à Lomé selon un communiqué de l'ambassade.

Mardi 26 avril 2005 : Faure Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) et un des fils du président Gnassingbe Eyadéma, décédé en février 2005 après 38 ans passés au pouvoir, et le chef de l'Union des forces du changement (UFC), premier parti d'opposition, Gilchrist Olympio, ont conclu lundi soir sous l'égide du président nigérian, Olusegun Obasanjo, président de l'Union africaine, un accord pour un gouvernement d'union nationale, quel que soit le résultat de la présidentielle. L'accord a été convenu au terme d'une rencontre sans précédent entre Faure Gnassinbgé et Gilchrist Olympio. En exil en France, ce dernier avait été interdit de participation au scrutin présidentiel. La coalition de l'opposition a une nouvelle fois dénoncé des fraudes "organisées à grande échelle" lors du scrutin.

Mercredi 27 avril 2005 : La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé mardi que le chef du parti au pouvoir, Rassemblement du peuple togolais (RPT), Faure Gnassingbé, fils du président défunt Gnassingbé Eyadéma au pouvoir pendant 38 ans, a remporté l'élection présidentielle de dimanche, à un tour, avec 60,22 % des suffrages contre 38,19 % à son rival, le candidat de la coalition de l'opposition, Emmanuel Akitani Bob et 0,55 % à Harry Olympio (0,55 %). Le taux de participation a été évalué à 64 %. A l'annonce des résultats, des bandes de jeunes, favorables à l'opposition, ont manifesté dans la capitale, Lomé, où de violents incidents ont éclaté : barricades, pneus enflammés, pillages. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. L'opposition a dénoncé les résultats et les fraudes massives.

Jeudi 28 avril 2005 : Le candidat de l'Union des forces du changement (UFC, opposition), Emmanuel Bob Akitani, s'est auto-proclamé président mercredi et a appelé la jeunesse à la résistance. Les violences se poursuivaient mercredi dans la capitale Lomé après l'annonce de la victoire à l'élection présidentielle de dimanche de Faure Eyadéma, fils du défunt général président Gnassingbé Eyadéma, arrivé au pouvoir par un coup d'état il y a 38 ans et candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), dénoncée par l'opposition qui parle de "fraude massive". 6 personnes ont été tuées et une centaine blessée. Selon la Croix Rouge Internationale, les victimes ont été blessées par balles ou frappées par des manifestants et des policiers. Le ministre de l'Intérieur, Folly Bazi Katari, a annoncé que "3 soldats avaient été tués" ajoutant que "plusieurs ambassades étrangères ont été endommagées par des pillages et des pierres lancées par la foule". Le ministère français des Affaires étrangères s'est dit "attentif à l'évolution de la situation" ajoutant : "La France réitère son appel à l'ensemble des responsables politiques togolais pour qu'ils ramènent le calme et qu'il soit mis un terme aux actes de violence" déplorant que plusieurs ressortissants français aient "subi des actes de violence et de vandalisme". Daniel Kouévi-Akoé du Comité togolais de résistance (CTR), a dénoncé la politique "assez perverse" de la France au Togo déclarant : "Le régime de Eyadéma a été un régime mis en place au Togo par la France, ce régime a été soutenu pendant 40 ans, le peuple togolais désormais n'en peut plus". A Paris, l'ancien secrétaire d'Etat français à l'intégration, Kofi Yamgnane, qui possède la double nationalité française et togolaise, avait appelé lundi l'armée togolaise à ne pas tirer contre les manifestants, dénonçant "l'assourdissant silence" de la France, ancienne puissance coloniale. Dans notre édition du 26 avril 2005, le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, avait déclaré que le scrutin s'était déroulé dans des "conditions globalement satisfaisantes malgré un certain nombre d'incidents" et avait parlé de "succès".

Vendredi 29 avril 2005 : Suite à l'annonce de la victoire de Faure Eyadéma, fils du général Président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février 2005 à l'âge de 69 ans après 38 ans de pouvoir sans partage (voir notre édition du 7 février 2005), et l'auto-proclamation au poste de Président, du candidat de l'opposition, Emmanuel Akitani Bob, près de 4 000 Togolais ont fui l'insécurité qui règne dans leur pays et se sont réfugiés au Bénin et au Ghana voisins. Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) s'est dit "inquiet" par cet exode et a décidé la mise en place de structures dans ces pays pour accueillir les réfugiés.

Samedi 30 avril 2005 :L'Institut Goethe, centre culturel allemand, a été incendié vendredi dans la capitale Lomé par des inconnus armés et masqués. La bibliothèque du centre a été entièrement détruite. A Berlin, l'ambassadeur du Togo a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement allemand demande au gouvernement de Lomé de "tout faire pour traquer les auteurs de cette attaque" et en empêcher d'autres. A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a également condamné "fermement" l'incendie de l'Institut Goethe et demandé aux "autorités togolaises et aux responsables politiques de faire toute la lumière sur cet acte inadmissible et de prendre toutes les mesures pour éviter le renouvellement de tels actes". ** Selon l'opposition, une centaine de personnes aurait été tuée et plus de 300 autres blessées par les forces de sécurité et l'opposition dans les violences qui ont éclaté après l'annonce des résultats du scrutin présidentiel de dimanche donnant la victoire à Faure Gnassingbé et l'auto-proclamation de Emmanuel Akitani Bob.





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