SOMMAIRE

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Melchior Ndadaye pour le Burundi Nouveau. Campagne 1992-1993 de Hatungimana J./Nahim
Humanitaires en guerre : Sécurité des des travailleurs humanitaires en mission en RDC et au Burundi de GRIP, Xavier Zeebroek (Sous la direction de)
Construire l'etat de droit. le burundi. Le burundi et la region des grandes lacs de Lespinay / Mworoha




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LES ARCHIVES 2005 DU BURUNDI

 
Lundi 3 janvier 2005 : L'armée gouvernementale a lancé une vaste opération contre les combattants du dernier mouvement rebelle, Forces nationales de libération (FNL), qui refuse de signer un accord de paix. Le gouvernement avait rompu tout dialogue avec le FNL en août 2004 après que le mouvement rebelle ait revendiqué le massacre dans le camp de Gatumba de 160 réfugiés tutsis congolais.

Mardi 4 janvier 2005 : Le Président Domitien Ndayizeye, a signé vendredi 2 lois qui créent officiellement la nouvelle armée et la nouvelle police du pays, auxquelles doivent participer les anciens rebelles déclarant : "Officiellement, tous les combattants armés du pays sont désormais sous la responsabilité du gouvernement qui doit les nourrir, les vêtir, payer leurs salaires". L'ancienne armée (Forces armées burundaises, FAB) comptait 43 000 soldats. Le nombre des ex-rebelles est estimé à 27 000. Environ 20 000 de ces hommes doivent être démobilisés sur une période de 4 ans. La nouvelle armée devrait compter 30 000 hommes et la nouvelle police 20 000. Le Burundi a été touché par la guerre civile qui a débuté en 1993 et qui a fait plus de 300 000 morts. Le dernier des 7 groupes rebelles, les Forces nationales de libération, refusent de signer l'accord de paix et continue le combat dans une seule province du pays.

Jeudi 6 janvier 2005 : Le président Domitien Ndayizeye a promulgué la loi qui crée la Commission nationale pour la vérité et la réconciliation (CNVR), "l'un des principaux mécanismes prévus par l'accord de paix d'Arusha pour sortir ce pays de la crise qu'il traverse", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) le porte-parole du Président Pancrace Cimpaye. Selon le texte de cette loi, la commission est chargée "d'enquêter pour établir la vérité sur les actes de violence commis au cours des conflits cycliques qui ont endeuillé le Burundi depuis le 1er juillet 1962, date de l'indépendance, établir les responsabilités ainsi que l'identité des coupables, et indiquer l'identité des victimes". La création de la CNVR était prévue en 2002, 6 mois après le début de la mise en application de cet accord d'Arusha. La Commission, dont le mandat est de 2 ans, est composée de 25 membres nommés par "le président en concertation avec les Bureaux de l'Assemblée nationale et du Sénat, après consultation avec le gouvernement". Elle "dispose de larges pouvoirs d'investigation", et "les personnes appelées à comparaître sont tenues d'y répondre", sous peine de sanctions. La loi prévoit dans ce cas "une peine d'1 à 2 ans de servitude pénale et une amende de 10 000 à 100 000 francs burundais (9 à 90 dollars, 6,5 à 65 euros).

Mardi 11 janvier 2005 : La Cour Constitutionnelle a donné vendredi un avis favorable à la saisine jeudi par le Président Domitien Ndayizeye visant à "soumettre une éventuelle révision de la Constitution directement au référendum". La Cour a estimé que l'article 298 de la Constitution donne le pouvoir au chef de l'Etat de "soumettre directement au référendum un projet de révision de la Constitution" ajoutant que "le président peut également soumettre à l'Assemblée nationale et au Sénat un projet de modification de la Constitution". Un référendum sur la Constitution qui régit le Burundi depuis le 1er novembre 2003 devait avoir lieu le 22 décembre 2004, mais a été reporté pour la troisième fois à une date non définie.

Mercredi 21 janvier 2005 : PAYS-BAS : Le président du Burundi, Domitien Ndayizeye, a entamé mardi à Amsterdam ses premières discussions avec des représentants du FNL (Forces Nationales de Libération), groupe rebelle hutu qui refuse le processus de paix en cours.

Vendredi 11 février 2005 : 500 armes légères ou individuelles récupérées par le pasteur Mulunda de l'ONG PAREC (Paix et Réconciliation) auprès de groupes Maï Maï actifs au Nord Katanga, en échange de vélos, ont été symboliquement détruites mercredi à Lubumbashi.

Mercredi 16 février 2005 : Le ministre de l'Intérieur Simon Nyandwi a rendu public lundi à Bujumbura, la capitale, le code de conduite des partis à l'approche du référendum sur la Constitution prévu pour le 28 février 2005 suivi par des élections communales, législatives, sénatoriales et présidentielle dont les dates n'ont pas encore été fixées. Ce code, élaboré par le ministre lui-même, recommande aux partis, de "gérer pacifiquement les conflits susceptibles de naître de la compétition électorale, en se référant aux instances judiciaires habilitées". "Il est demandé aux partis de respecter l'ordre, la discipline et la neutralité de l"administration", de "s'abstenir de tout acte de violence et soigner eux-mêmes leur langage, en évitant les intimidations, propos incendiaires incitant à la violence et en s'abstenant de toute diffamation, attaques interpersonnelles ou diabolisation". Le personnel politique est invité à respecter le verdict des urnes "La défaite devra être acceptée avec grâce et la victoire célébrée dans la modestie". Rappelons que la Commission électorale a déprogrammé par 3 fois déjà le référendum portant sur la nouvelle constitution.

Lundi 28 février 2005 : Les Burundais sont appelés aux urnes lundi, pour approuver par référendum la nouvelle Constitution, qui rééquilibre le pouvoir entre la majorité hutue et la minorité tutsie, lors d’un scrutin historique, le premier depuis le début de la guerre civile en 1993, où le oui est assuré de l’emporter, 85 % de la population du pays faisant partie de l'ethnie hutue qui a appelé à voter "oui". Les partis tutsis, qui dirigeaient le pays sans interruption depuis l'indépendance du pays en 1962 sous protectorat belge, ont appelé à voter "non". Selon la nouvelle constitution, le conseil des ministres et l'Assemblée nationale devront comprendre 60 % de Hutus et 40 % de Tutsis, et le Sénat 50 % de Hutus et 50 % de Tutsis. Le texte prévoit également la refonte de l'armée et de la police pour qu'elles soient paritaires entre les 2 ethnies.

Mardi 1er mars 2005 : Après 11 ans de guerre civile entre l'armée burundaise dominée par les Tutsis et les rebelles issus de la majorité hutue, les électeurs burundais se sont rendus massivement aux urnes dimanche pour se prononcer sur la nouvelle constitution qui doit partager équitablement le pouvoir entre les 2 ethnies. D'après le chef de la commission électorale, Paul Ngarambe, la participation atteignait au moins 80 % des 3,1 millions d'électeurs inscrits.

Jeudi 3 mars 2005 : Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Paul Ngarambeoui, a indiqué que le "oui" a l'emporté lors du référendum organisé lundi portant sur la nouvelle Constitution à une écrasante majorité de 90,78 % des voix et le dépouillement de 60,07 % des bulletins.

Lundi 16 mai 2005 :Le président Domitien Ndayizeye et le chef des FNL (Forces nationales de libération) Agathon Rwasa ont signé dimanche dans la ville tanzanienne de Dar es Salaam, un accord de "cessation immédiate des hostilités". Selon le texte de l'accord, les 2 parties s'engagent à "mettre en place une équipe technique, dans un délai ne dépassant pas un mois, pour définir les mécanismes d'un cessez-le-feu" et "s'engagent aussi à entamer des négociations dans les plus brefs délais".

Jeudi 2 juin 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi à l'unanimité la résolution 1602, qui proroge le mandat de l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu'au 1er décembre 2005. Au 10 mai 2005, les effectifs militaires de l'ONUB comptaient 5 378 personnes sur les 5 650 autorisées. 5 élections sont prévues du 3 juin au 19 août 2005, date de l'élection présidentielle au suffrage universel indirect et étape décisive du processus de paix, dans un pays déchiré par 12 ans de guerre civile.

Samedi 4 juin 2005 : La première élection communale depuis le début de la guerre civile en 1993 entre ethnies tutsies et hutues, et qui a fait plus de 300 000 morts, s'est déroulée vendredi dans la violence malgré la présence de 5 bataillons de Casques bleus et d'officiers de la police civile de l'ONU et 20 000 soldats et policiers burundais. Une personne a été tuée et une dizaine d'autres blessées. Plus de 200 bureaux de vote, sur les 6 000 ouverts, ont dû être fermés à la suite de ces violences. 31 partis politiques, dont 6 issus de l'ex-rébellion, et 19 listes indépendantes s'affrontent pour 3 000 postes de conseillers communaux. Ils seront chargés d'élire les sénateurs qui, avec les députés, nommeront le président de la République lors du scrutin présidentiel prévu le 19 août 2005. Les électeurs burundais se rendront aux urnes pour 6 scrutins dont une élection présidentielle, législative et sénatoriale.

Mardi 5 juillet 2005 :
3,2 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes lundi 4 juillet 2005 pour des élections législatives, visant à élire un parlement de 101 membres, première étape du processus de paix visant à mettre un terme à une guerre civile qui dure depuis 11 ans et qui a fait plus de 250 000 morts. Des tentatives d'intimidation dans la province de Cibitoke dans le nord-ouest du pays par les rebelles des Forces nationales de libération (FNL) ont été rapportées ainsi que des vols de matériel électoral.

Jeudi 1er septembre 2005 : 2 des principaux partis du Burundi, l'Union pour le progrès national (UPRONA, Tutsi), et le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, Hutu), ont dénoncé mercredi leur sous-représentation dans le nouveau gouvernement nommé mardi par le nouveau Président Pierre Nkurunziza, de la majorité ethnique hutue.

Mardi 13 septembre 2005 :
Les Forces nationales de libération (FNL), dernier mouvement hutu du Burundi, ont rejeté lundi toute négociation avec le nouveau pouvoir burundais en place depuis le 28 août 2005, affirmant qu'ils "ne reconnaissaient pas" ce gouvernement. Pierre Nkurunziza, ancien chef de la principale rébellion du Burundi des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), issus aussi de la majorité hutue, a prêté serment comme chef de l'Etat le 26 août 2005, mettant ainsi fin à une transition politique cruciale entamée en 2001.

Vendredi 7 octobre 2005 : Lors d'une rencontre mardi soir à Ngozi, dans le nord du pays, avec des responsables administratifs, militaires et policiers, le Président Pierre Nkurunziza, a donné un ultimatum aux Forces Nationales de Libération (FNL) dernier mouvement hutu encore actif, jusqu'à la fin du mois d'octobre pour "entamer de gré ou de force des négociations directes avec le gouvernement".

Mardi 11 octobre 2005 :
Agathon Rwasa a été suspendu de ses fonctions de président de la dernière rébellion encore active, les Forces nationales de libération (FNL). La nouvelle n'a pas encore été confirmée par le porte-parole des FNL, Pasteur Habimana.

Lundi 31 octobre 2005 : Le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Ron Redmond, lors d'un point de presse au siège de l'ONU à Genève en Suisse a indiqué vendredi "qu'en l'absence de contributions financières supplémentaires immédiates, l'agence des Nations Unies pour les Réfugiés prévient qu'elle n'aura pas d'autre choix que de réduire ou de suspendre le rapatriement de centaines de milliers de réfugiés burundais depuis la Tanzanie ni soutenir plus longtemps les activités de réintégration pour les rapatriés au Burundi". Il a déclaré : "Sur les 62 millions dont nous avons besoin et pour lesquels nous avons lancé un appel pour financer l'opération de rapatriement au Burundi cette année, nous avons seulement reçu 29 millions (soit un manque d'environ 52 %)". Il a ajouté : "Cette crise financière ne pouvait pas survenir à un moment plus critique pour l'opération et la région. Après des hauts et des bas, la transition politique au Burundi, commencée en 2001, est parvenue à une résolution pacifique avec l'élection du président Pierre Nkurunziza en août 2005. Sa prise de fonction a favorisé une forte augmentation du nombre de retours de réfugiés burundais". Le porte-parole du HCR a donné le bilan de l'action de l'organisation : "Cette année, nous avons prévu de construire quelque 23 000 maisons, 48 écoles avec un total de 245 salles de classe et 14 centres de santé. A cause du manque de fonds, nous avons dû réviser nos objectifs à 43 écoles et 11 centres de santé mais si la crise financière actuelle persiste, nous devrons stopper nos programmes de construction. Les programmes d'activités génératrices de revenus et de formation professionnelle dont bénéficient quelque 10 000 personnes seront également suspendus". Selon le HCR, environ 285 000 Burundais sont rentrés chez eux depuis 2001, dont 58 000 d'entre eux depuis début 2005. La Tanzanie accueille plus de 400 000 réfugiés burundais - ainsi que 150 000 Congolais. Ron Redmond a conclu en ces termes : "Devoir annoncer une suspension de ce rapatriement volontaire à cause d'un financement insuffisant pourrait envoyer un message négatif dans une période particulièrement sensible pour un pays qui a supporté un énorme fardeau et montré une très grande générosité envers les réfugiés depuis des années".

Samedi 5 novembre 2005 : L'organisation américaine de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HWR) a publié vendredi 4 octobre 2005 un rapport intitulé "Burundi : faux pas dans un moment crucial" dans lequel il affirme, par la voix d'Alison Des Forges, conseillère senior à la Division Afrique, que "l’élection d’un nouveau gouvernement au Burundi n’a pas mis fin aux violations des droits humains commises par toutes les parties engagées dans la guerre civile brutale de ce pays" ajoutant : "Le conflit armé au Burundi ne peut excuser les tortures et les exécutions sommaires. Le gouvernement tout comme les rebelles doivent se conformer à leurs obligations dans le cadre du droit international de traiter humainement toute personne en détention". Le rapport fait état de cas où les soldats burundais ont exécuté sommairement cinq civils et torturé d’autres civils qu’ils soupçonnaient de collaborer avec le dernier groupe rebelle actif, les Forces de Libération Nationale (FNL).Human Rights Watch décrit également des cas où des agents des services de renseignements, connus comme Documentation Nationale, ont gardé en détention plus de cinquante civils au mépris des procédures légales et ont torturé certains d’entre eux pendant leur détention. Les agents de renseignements ont appréhendé des civils et des personnes soupçonnées d’être des rebelles à Kinama, une zone où le FNL est parfois actif et où les candidats du Front pour la Démocratie au Burundi (Frodebu) ont récemment battu les candidats du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD-FDD) lors d’élections locales. Quatre des détenus sont des responsables du Frodebu récemment élus ou leurs épouses.

Mardi 29 novembre 2005 : Le bureau local du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a fait don vendredi au gouvernement burundais d'un lot de plus de 450 000 livres scolaires d'une valeur de 665 000 dollars dans le cadre du programme "Tous à l'école". Selon le communiqué de l'UNICEF, l'éducation à la base a été également déclarée gratuite par le nouveau gouvernement dès la rentrée scolaire 2005-2006, mais dans des "conditions matérielles et humaines qui restent encore difficiles à gérer" faisant passer les effectifs de 230 000 à plus de 500 000 pour les classes de première année. Selon l'UNICEF, il manquerait aujourd'hui 4 000 enseignants. L'organisation a promis d'aider à la formation accélérée de 3 000 qualifiés et 1 000 autres non qualifiés dès début décembre 2005. D'après des statistiques du ministère de l'Education nationale à la rentrée scolaire 2005-2006 1 121 632 enfants ont été inscrits dans le primaire public, dont 421 632 pour les seules classes de première et 700 000 dans le reste du cycle.

Jeudi 1er décembre 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité la résolution 1641 qui proroge le mandat de l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu'au 15 janvier 2006.

Samedi 31 décembre 2005 : L'ONUB (Opération des Nations Unies au Burundi) a annoncé avoir procédé à la destruction mardi d'une "importante quantité d'armes et de munitions récupérées dans le cadre du programme national de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). 60 000 munitions et 300 armes de différents calibres ont été ainsi détruites.




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