- Vendredi 3 janvier 2003 : Malgré
l'accord de cessez-le-feu conclu le 17
décembre en Afrique du Sud et visant à
un partage du pouvoir entre les
différentes parties en conflit depuis
1998, et son entrée en vigueur le dans
la région d'Ituri dans l'est du pays,
les affrontements se poursuivent et les
parties se rejettent mutuellement la
reprise des combats. Des dizaines de
milliers de personnes fuient les combats.
Mercredi
8 janvier 2003 : Le procès des 135
personnes, civiles et militaires, soupçonnées
d'être à l'origine du meurtre, le 16 janvier
2001, du président Laurent Désiré Kabila,
s'est achevé mardi à Kinshasa devant la Cour
d'Ordre Militaire. 30 des 135 accusés ont été
condamnés à la peine de mort alors que le
procureur avait demandé la peine capitale pour
115 des accusés. Les verdicts de la Cour d'Ordre
Militaire sont définitifs et sans possibilité
d'appel.
Vendredi
17 janvier 2003 : Après les témoignages de
cannibalisme, meurtres et de viols perpétrés
dans le nord-est du pays, dans la région
d'Ituri, le Conseil de Sécurité de l'ONU a,
lors d'une réunion à huis clos, "condamné dans les
termes les plus forts les massacres et les
violations systématiques des droits de
l'Homme". L'ONU a également déploré le
manque de moyens dont elle dispose dans la
région.
Samedi
18 janvier 2003 : Les autorités de Kigali
ont fait une demande vendredi auprès de l'ONU
pour la création d'un tribunal pénal
international chargé de juger les actes de
génocide et autres violations des droits humains
commis notamment dans la région de Ituri où
selon des témoignages, viols, meurtres et actes
de cannibalisme ont été perpétrés.
- Vendredi 7 février 2003 : Un
violent ouragan s'est abattu dans la nuit
de dimanche à lundi sur la province de
Bandoudou au sud de Kinshasa faisant plus
de 160 morts, 1 500 de blessés et 2 000
sans-abris selon un premier bilan du
ministre de la santé. 1700 maisons ont
été détruites.
-
- Samedi 1er Mars 2003 : Des
combats entre deux factions rebelles
rivales soutenues par l'Ouganda auraient
causé jeudi la mort d'une soixantaine de
personnes dans l'est du pays.
L'intensité des combats a provoqué la
fermeture de la route qui conduit de la
RDC à l'Ouganda.
Mercredi
5 Mars 2003 : La MONUC, mission de l'ONU
chargée de l'application du cessez-le-feu, a
annoncé l'envoi dans les 48 heures d'une mission
d'experts chargés de faire la lumière sur les
témoignages de rebelles qui affirment que les
troupes gouvernementales de Kinshasa ont lancé
des attaques dans le nord-est du pays, dans la
province d'Ituri faisant entre 300 et 700 morts
parmi les civils.
Mardi
25 Mars 2003 : Le Conseil de sécurité de
l'ONU a adopté le jeudi 20 mars la résolution
1468 qui "condamne les massacres et autres
violations systématiques du droit international
humanitaire et des Droits de l'Homme perpétrés
en République démocratique du Congo, en
particulier le recours à la violence sexuelle
contre les femmes et les filles comme arme de
guerre et les atrocités commises dans la région
de l'Ituri par les troupes du Mouvement de
libération du Congo (MLC) et du Rassemblement
congolais pour la démocratie-National (RCD/N),
ainsi que les actes de violence perpétrés
récemment par les forces de l'Union des
patriotes congolais (UPC), et réaffirme que de
tels actes ne resteront pas impunis et que leurs
auteurs devront en répondre". Une liste des
accusés a été dressée et l'ONU réclame que
la justice internationale soit saisie. Un appel
à la collaboration avec la MONUC et un
renforcement de ses effectifs a été demandé.
Le conseil de sécurité a par ailleurs condamné
les combats de Bounia, dans la région d'Ituri
(nord-est) demandant aux parties belligérantes
de cesser les combats et signer un cessez-le-feu
inconditionnel et demande un respect des accords
de Prétoria pour la région des Grands Lacs où
les pays voisins continuent d'alimenter
financièrement et militairement le conflit.
- Mercredi 2 Avril 2003 : Les 365 délégués
du dialogue inter-congolais ont adopté
par acclamation la nouvelle constitution
de transition qui ouvre la voie aux
premières élections libres. Les
observateurs s'étaient déclarés très
pessimistes quant à l'issue de cette
réunion visant à faire avancer le
processus de paix, et mettre en place les
institutions chargées de gouverner le
pays dans les deux prochaines années, de
nombreuses divergences persistant entre
les participants.
Jeudi
3 Avril 2003 : Réunis en Afrique du Sud
les délégués du dialogue inter-congolais ont
au cours d'une déclaration finale accepté la
nouvelle constitution de la République
Démocratique du Congo qui devrait être
promulguée le 5 avril prochain lors d'une
cérémonie officielle à Kinshasa. Cette
déclaration finale entérine les accords de paix
conclus en 2002 et 2003 et avalise un
gouvernement de transition pendant une période
de deux ans et la tenue des premières élections
libres après 4 ans de guerre civile.
Lundi
7 Avril 2003 : Une commission d'enquête
composée de membres de la MONUC et d'officiers
ougandais a confirmé dimanche que 966 personnes
"ont été sommairement exécutés dans des
violences qui ont duré environ 3 heures"
mercredi dernier lors d'affrontements
inter-ethniques entre Lendus et Hemas dans le
nord-est du pays, dans la région d'Ituri
touchant les villes de Dodro et Largo.
Mercredi
9 Avril 2003 : Alors que le président
Joseph Kabila prêtait serment sur la nouvelle
constitution adoptée le 2 avril dernier par les
365 délégués du dialogue inter-congolais (pour
assurer la présidence de la période de
transition d'une durée de deux ans), de violents
combats se sont déroulés dimanche dans la
région de Bukavu dans l'est du pays entre les
rebelles du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie, qui contrôlent cette région, à
des miliciens locaux. 12 personnes ont été
tuées.
Mardi
15 Avril 2003 : La FIDH a appelé les signataires
de l'accord de paix du 12 avril à Sun City en
Afrique du Sud à ne pas intégrer dans le futur
gouvernement d'union nationale "les
personnes qui ont du sang sur les mains". Le
président Kabila a en effet souhaité amnistié
tous les responsables du conflit congolais.
Jeudi
17 Avril 2003 : Le président Kabila a
annoncé l'amnistie de tous les rebelles de la
guerre de 1998, dont certains sont inclus dans le
nouveau gouvernement de réconciliation
nationale, rappelant que les crimes de guerre,
contre l'humanité ou génocide sont exclus de
cette amnistie.
Vendredi
25 Avril 2003 : Le ministre ougandais des
affaires étrangères a annoncé, lors d'une
interview à la BBC, que le retrait des troupes
ougandaises de la RDC, et principalement de la
région d'Ituri, où près de 9000 soldats ont
été déployés, et qui devait se terminer jeudi
conformément à l'accord signé entre Kinshasa
et Kampala, prendra 4 semaines supplémentaires
en raison de problèmes de logistique. Il a
déclaré également que ce non retrait permettra
aux policiers congolais de se déployer dans la
région ainsi que les Casques Bleus de la MONUC
qui doivent prendre la relève.
- Vendredi 9 mai 2003 : Après
le retrait des troupes ougandaises de
l'est du pays, des combats entre ethnies
Lendu et Hema, qui tentaient de prendre
le contrôle de l'aéroport ont touché
la ville de Bounia, causant la mort de 21
civils. Des milliers de personnes tentent
de fuir vers les pays voisins. Des bandes
de pillards ont commencé à écumer la
ville malgré les patrouilles de la MONUC.
Samedi
10 mai 2003 : La porte arrière d'un
avion de transport militaire de fabrication
russe, effectuant la liaison Kinshasa /
Lubumbashi, qui transportait 200 personnes, s'est
ouverte jeudi soir en plein vol à 2000 mètres
d'altitude, 45 minutes après le décollage.
Selon les autorités congolaises il n'y aurait
que 7 morts. Or, d'après les pilotes de l'avion
qui ont réussi à le poser à Kinshasa, au moins
120 personnes seraient tombées dans le vide et
20 ont été rescapées. ** Les
bâtiments de la force de maintien de la paix
situés à Bounia ont été attaquées par des
centaines de personnes vendredi. Selon un
porte-parole de l'ONU à New York, "aucune
information pour l'instant sur d'éventuelles
victimes n'a pu être recueillie."
- Mardi 13 mai 2003 :Les
combats se sont poursuivis tout le
week-end dans le nord-est du pays, dans
la ville de Bounia où en 48 heures, 32
personnes ont été tuées dont 3 enfants
égorgés. Des milices rebelles d'ethnie
Hema et Lendu luttent pour le contrôle
de la zone. L'Union des Patriotes
Congolais affirme contrôler Bounia. Le
Conseil de Sécurité de l'ONU discute de
l'envoi d'une force de maintien de la
paix supplémentaire pour rétablir
l'ordre.
-
- Mercredi 14 mai 2003 : Les
combats se sont poursuivis mardi dans le
nord-est du pays, dans la ville de Bounia
qui a été divisée en deux parties par
les milices rebelles d'ethnie Hema et
Lendu. Des dizaines de milliers de
personnes tentent de fuir les combats. La
France s'est dite prête à envoyer un
bataillon dans la région pour rétablir
le calme. La force de maintien de la paix
de l'ONU reste impuissante face à ces
combats.
-
- Jeudi 15 mai 2003 : Les
milices rebelles d'ethnie Hema et Lendu
s'affrontent toujours en de violents
combats à l'arme lourde dans la région
d'Ituri dans le nord-est du pays,
touchant principalement la ville de
Bounia. Une vingtaine de personnes
auraient été tuées et plus de 100
blessées. 8000 personnes se seraient
réfugiées dans les locaux de la MONUC,
qui n'a plus de place pour les accueillir
et les nourrir.
-
- Samedi 17 mai 2003 : Le
président Joseph Kabila a signé
vendredi à Dar El Salaam en Tanzanie, un
accord de cessez-le-feu avec les chef des
5 milices rebelles hemas et lendues qui
s'affrontent dans la région d'Ituri dans
le nord-est du pays. Il est entré en
vigueur vendredi à minuit et prévoit la
fin immédiate des hostilités, la
démilitarisation de la ville de Bounia,
le cantonnement des belligérants dans
leurs quartiers généraux et le
déploiement d'une force d'interposition
internationale remplacée par la suite
par une force africaine. L'accord exhorte
également la communauté internationale
à ne pas fournir d'armes aux parties en
conflit.
Mercredi
21 mai 2003 : Arrivée à Bounia, dans le
nord-est du pays, d'une mission de reconnaissance
de l'armée française chargée de faire la
lumière sur les exactions commises par les
parties en conflit et préparer le terrain à une
force d'interposition. 2 observateurs de l'ONU,
portés disparus dans la région d'Ituri, ont
été assassinés par des inconnus. C'est le
premier cas d'attaque délibérée contre des
membres de l'ONU depuis le déploiement de la
MONUC en 1999.
Vendredi
23 mai 2003 : Les enquêteurs de l'ONU
ont découvert jeudi une trentaine de corps de
civils mutilés à Bunia, ce qui porte à 300 le
nombre de personnes civiles, victimes d'exactions
lors des affrontements violents qui opposent les
ethnies Hemas et Lendus dans l'est du pays.
Amnesty International et Human Rights Watch ont
demandé au Conseil de Sécurité de l'ONU
d'envoyer le plus rapidement possible une force
internationale de paix.
Lundi
26 mai 2003 : Des combats à l'arme
lourde ont éclaté dimanche dans la ville de
Bounia dans la région d'Ituri dans le nord-est
du pays alors que le secrétaire général
adjoint de l'ONU, en charge des opérations de
maintien de la paix, effectuait une visite dans
la ville pour étudier l'envoi d'une force
internationale d'interposition. Selon les
observateurs les tirs visaient des pillards qui
dévalisent les villages alentours vidés de
leurs habitants qui ont fui les combats.
Jeudi
29 mai 2003 : La France a présenté
mercredi devant le Conseil de Sécurité de l'ONU
un projet de résolution visant au déploiement
d'une force internationale d'interposition dans
la région d'Ituri, et tout particulièrement à
Bunia, où de graves exactions à l'encontre des
populations civiles ont été recensées. Depuis
la reprise des combats entre ethnies rivales en
juin 1999, 50 000 civils ont été tués et 500
000 autres déplacés.
Lundi
2 juin 2003 Selon un porte-parole militaire
ougandais, des Lendus ont lancé une violente
attaque contre un village lema de Tchomia causant
la mort d'au moins 100 personnes dont 20 bébés
dans la région d'Ituri. Une force
d'interposition internationale est attendue sur
place après le vote d'une résolution du Conseil
de Sécurité de l'ONU.
Mardi
3 juin 2003 Une source indépendante a confirmé
la mort de 350
personnes tuées ce week-end lorsque l'ethnie
lendue majoritaire a attaqué un village lema
dans la région d'Ituri où l'envoi d'une force
d'interposition a été voté à l'ONU le 31 mai
dernier.
Mercredi
4 juin 2003 La MONUC a annoncé
que 600 hommes de l'Union des Patriotes Congolais
se sont retirés de la ville de Bunia dans l'est
du pays. La force d'interposition internationale
sous commandement de la France et sous mandat de
l'ONU doit arriver dans les prochains jours.
Samedi
7 juin 2003 : Les combats
font toujours rage dans la ville de Bunia alors
qu'un premier contingent de soldats français est
arrivé sur place afin de préparer l'arrivée du
gros de la troupe (environ 700 soldats) dans les
prochains jours. Selon l'UNICEF, 8000 à 10000
enfants auraient été enrôlés de force comme enfants
soldats par les rebelles.
Mercredi
11 juin 2003 : Une
centaine de soldats français composant la force
internationale d'interposition chargée de
rétablir l'ordre est arrivée à Bounia pour
tenter d'arrêter les affrontements entre ethnies
rivales Hemas et Lendus qui ont fait près de 50
000 morts depuis 1999.
Vendredi
13 juin 2003 : Une mission du Conseil de
Sécurité de l'ONU, composée des ambassadeurs
des 15 pays membres, est arrivée jeudi à Bunia
où une force d'interposition internationale,
sous commandement français et sous mandat de
l'ONU, est en train d'être déployée. Elle doit
rencontrer l'état-major de cette force qui a
reçu pour mission de rétablir le calme dans la
ville de Bunia alors que toute la région d'Ituri
est soumise à des affrontements répétés entre
ethnies rivales. Rappelons que le mandat l'ONU
est limité à la seule ville de Bunia. La force
de maintien de la paix y sera totalement
déployée entre le 15 et le 21 juin.
Mardi
17 juin 2003 : Le commandant des troupes
françaises chargées par l'ONU de rétablir
l'ordre et la sécurité à Bunia, dans l'est du
pays, et composées pour l'instant de 500 hommes,
a déclaré ne pas avoir assez d'hommes pour
assurer la protection des civils. Dans l'attente
de l'arrivée d'un millier de soldats
supplémentaires, il ne peut garantir que la
protection de l'aéroport .
Samedi
21 juin 2003 : L'UNICEF a dénoncé
vendredi "la poursuite des exactions à
l'encontre des populations civiles en toute
impunité à Bunia".
- Lundi 23 juin 2003 : La
force multinationale d'interposition sous
commandement français chargée de mettre
fin aux affrontements entre ethnies Hemas
et Lendus à Bunia ont lancé samedi un
ultimatum de 72 heures aux forces en
conflit pour désarmer et se retirer de
la ville.
-
- Jeudi 26 juin 2003 : Reporté
de 24 heures, l'ultimatum fixé par les
troupes françaises, qui assurent le
maintien de la paix dans la ville de
Bunia sous mandat de l'ONU, est arrivé
à expiration mercredi matin. Plus aucune
arme ne doit être visible dans la ville.
Les soldats français ont annoncé qu'ils
confisqueront toute arme en circulation
dans Bunia.
-
Mardi
1er juillet 2003 : Le président Joseph Kabila
a annoncé lundi la formation de son gouvernement
de transition qui sera composé de 36 ministres et 25
vice-ministres, répartis entre toutes les
composantes qui ont participé au Dialogue
intercongolais selon l'accord global de
gouvernement conclu le 17 décembre 2002 à
Pretoria. Ce gouvernement de transition devrait
conduire le pays d'ici deux ans à des élections
libres et démocratiques. La guerre civile qui a
ravagé le pays a fait plus de 3 millions de
victimes.
Mercredi
9 juillet 2003 : Dans un rapport intitulé
"Ituri : couvert de sang" (voir le rapport),
l'organisation de défense des droits de l'homme Human
Rights Watch rapporte que les combats
entre ethnies rivales qui ont ensanglanté la
région d'Ituri dans le nord-est du pays, ont
fait, entre juillet 2002 et mars 2003, environ
5000 morts parmi la population civile.
L'organisation a estimé que les combats se
poursuivront tant que le Rwanda, l'Ouganda et le
gouvernement congolais continueront à soutenir
les factions tribales. Elle a appelé le Conseil
de Sécurité de l'ONU "à garantir la
protection des civils à Bunia et ailleurs après
le départ de la force multinationale
d'interposition", dont le mandat expire le
1er septembre. Les troupes de l'ONU devraient
prendre la succession. Depuis 1999, 50 000 civils
ont été tués. Plus de détails : Congo : la guerre est
internationale, pas locale
Samedi
12 juillet 2003 : Des accrochages ont eu lieu
vendredi à Bunia entre les miliciens de l'Union
des Patriotes Congolais (UPC) et les soldats
français de la force d'interposition sous mandat
de l'ONU. 5 miliciens ont été tués. MSF a
annoncé l'envoi de 7 avions cargo chargés de 50
tonnes de nourriture et de matériel d'urgence
pour venir en aide aux populations civiles.
Mercredi
16 juillet : Après avoir été
reportée lundi sans aucune explication
officielle, la passation de pouvoir entre les
ministres du gouvernement sortant et les nouveaux
ministres du gouvernement de transition s'est
effectuée mardi après-midi sans aucun incident.
Seuls les ministres issus du RCD-Goma -(rebelles
pro-rwandais) ne sont pas arrivés dans la
capitale Kinshasa à l'heure et sont attendus en
fin de journée.
Vendredi
18 juillet 2003 : Les 4 vice-présidents,
Abdoulaye Yerodia Ndombasi (choisi par le
président Kabila), Azarias Ruberwa (opposition
civile), Jean-Pierre Bemba (Mouvement de
libération du Congo MLC, soutenu par l'Ouganda)
et Arthur Z'Ahidi Ngoma (Rassemblement congolais
pour la démocratie, RCD, soutenu par le Rwanda),
ont prêté serment jeudi à Kinshasa et ont
juré de respecter l'accord de paix, la
constitution et de préserver l'unité du Congo.
Ils doivent diriger le pays avec le président
Joseph Kabila et mettre en place un gouvernement
intérimaire chargé d'organiser, dans un an, des
élections libres. La guerre civile qui déchire
le pays depuis 1998 a fait plus de 3 millions de
morts.
Samedi
19 juillet 2003 : 14 ministres et 8 ministres
adjoints ont refusé de prêter serment affirmant
ne pas reconnaître Joseph Kabila comme chef de
la transition démocratique. Le gouvernement
compte au total 36 ministres et 25 ministres
délégués. Ils ont invoqué la Constitution qui
stipule que "seuls le chef de l'Etat et les
vice-présidents doivent prêter serment."
Ils ont toutefois précisé que ce refus ne les
empêcherait pas "d'être des ministres à
part entière."
- Samedi 2 août 2003 : Les
enquêteurs des Nations-Unies ont remis
leur rapport sur les violations des
droits de l'homme perpétrées dans le
nord-est du pays, principalement dans la
région de Bunia, qui met en évidence
les pillages, viols, meurtres et
cannabalisme perpétrés par les rebelles
soutenus par le Rwanda et l'Ouganda.
Selon ce rapport, 173 meurtres et
exécutions sommaires ont été recensés
entre octobre et décembre, une centaine
de personnes ont été torturées et
laissées sur les places publiques pour
"servir d'exemple".
-
- Jeudi 7 août 2003 : 10
civils, essentiellement des femmes et des
enfants, ont été tués mardi dans le
village de Nyanda près de Bunia, ville
où les soldats français de la force
d'interposition maintiennent le
cessez-le-feu. Rappelons que le mandat de
l'ONU porte uniquement sur le maintien de
la paix à Bunia.
-
- Mardi 12 août 2003 : 250
soldats du Bangladesh sur 1 700 prévus
sont arrivés dimanche soir à Bunia. Ils
font partie des premiers hommes qui
composeront la Mission de l'Organisation
des Nations-Unies en République
Démocratique du Congo (MONUC)
forte de 3800 hommes qui doit remplacer
au 1er septembre la force multinationale
déployée depuis le mois de juin. ** Le
séminaire de Fatassi, situé à 70 km de
Bunia, a été saccagé par des groupes
armés. Les civils qui s'y étaient
réfugiés ont été massacrés.
-
- Lundi 18 août 2003 : Lors
d'une réunion à Kinshasa des chefs de
groupes armés de la région d'Ituri, le
représentant spécial du secrétaire
général de l'ONU en RDC a averti ces
derniers qu'ils devront "répondre
devant la justice de leurs violations
répétées des droits de l'homme sur les
populations civiles à Bunia et dans le
reste du district". Les forces
françaises qui assurent le maintien de
l'arrêt des combats entre ethnies
rivales, ont remis un point de contrôle
aux troupes de maintien de la paix qui
doit prendre la relève le 1er septembre
prochain.
-
- Jeudi 21 août 2003 : Le
président Joseph Kabila a divulgué
mercredi la liste des noms des officiers
qui seront en charge de l'armée
nationale congolaise qui incorporera des
combattants des anciens mouvements
rebelles. La Ligue des Officiers
Supérieurs et les Nouvelles Forces
Armées de la RDC ont finalement été
intégrées à cette liste mettant fin à
près de 6 mois de négociations.
L'ancien chef des forces
gouvernementales, le Lieutenant-Général
Liwanga Mata Nyamunyobo, a été nommé
chef d'état-major. (voir les décrets
présidentiels portant nomination des
officiers dEtat-major général des
Forces armées congolaises)
Samedi
23 août 2003 : Le Parlement de transition
constitué d'une Assemblée et d'un Sénat a
été installé officiellement vendredi à
Kinshasa. Les 620 membres qui composeront ce
Parlement ont été choisis parmi tous les
anciens belligérants du conflit qui a
ensanglanté la République Démocratique du
Congo (ex-Zaïre).
Mercredi
27 août 2003 : Le Conseil de Sécurité de
l'ONU a adopté mardi la résolution 1501 qui
autorise les éléments de la Force
multinationale (sous commandement français
chargée de mettre fin aux affrontements entre
ethnies Hemas et Lendus à Bunia) qui ne seraient
pas encore partis de Bunia à prêter assistance,
jusqu´au 15 septembre, aux troupes de la MONUC
déployées dans la ville et dans ses environs
immédiats.
Lundi
1er septembre 2003 : Les forces françaises ont
remis le contrôle de la ville de Bunia, où le
calme est revenu, dimanche à la force
d'interposition de l'ONU, MONUC, alors que des
attaques et des exactions à l'encontre des
civils se poursuivent notamment à Fataki à 80
km au nord-ouest de Bunia, où, selon les chefs
locaux, des centaines de civils auraient été
tués.
Mardi
2 septembre 2003 : La force d'interposition de
l'ONU, appelée "Brigade d'Ituri" et
composée de 2400 hommes principalement du
Bangladesh, du Pakistan et de l'Uruguay, a pris
officiellement le contrôle de la ville de Bunia.
2000 autres soldats sont attendus d'ici le mois
d'octobre. Son mandat lui permet d'ouvrir le feu
si besoin est. Elle a indiqué qu'elle allait
étendre sa présence dans tout le district
d'Ituri pour y rétablir la sécurité où des
exactions à l'encontre des populations civiles
continuent d'être commises notamment à Fataki
où, selon un responsable de l'Union Patriotique
du Congo, environ 200 civils ont été tués.
Mercredi
10 septembre 2003 : Amnesty International a
accusé, dans un rapport publié mardi et
intitulé "Les enfants font la
guerre", les chefs de factions
rebelles de continuer à utiliser des milliers
d'enfants-soldats en tant que boucliers humains
ou esclaves sexuels malgré la mise en place du
gouvernement de transition. "Le recrutement
et lutilisation denfants âgés de
moins de dix-huit ans dans les conflits armés
constituent des crimes de guerre. En tant que
tels, ces crimes ne portent pas uniquement
atteinte aux enfants de la RDC, mais à la
communauté internationale dans son
ensemble".
Mardi
16 septembre 2003 : Les soldats de la force de
maintien de la paix (MONUC) ont tiré
des coups de feu en l'air lundi à Bunia pour
disperser une manifestation de miliciens d'ethnie
hema, interdite par l'administration civile
intérimaire. Aucune victime n'a été signalée.
La MONUC a entrepris des fouilles dans la ville
de Bunia en vue de saisir les armes détenues par
les populations civiles provoquant des tirs de
part et d'autre.
Mercredi
17 septembre 2003 : La tension est vive à
Bunia où au cours des dernières 48 heures des
affrontements ont opposé les soldats de maintien
de la paix de la MONUC à des miliciens armés
qui ont ouvert le feu sur la foule au cours d'une
manifestation faisant une dizaine de blessés. Un
hélicoptère de la MONUC a été également la
cible de tirs près de Bunia lors d'une mission
de reconnaissance.
Samedi 27 septembre 2003 : En marge de
la 58ème session de l'assemblée générale de
l'ONU à New York, et dans un communiqué
conjoint, les présidents congolais, burundais,
ougandais, rwandais et angolais ont signé un
accord visant à mettre une fin définitive à la
guerre en RDC. Ils ont décidé de rétablir
leurs relations diplomatiques et cesser les
ventes d'armes dans l'est du pays.
Lundi 29 septembre 2003 : Le
directeur de cabinet du président Laurent Kabila
a démenti samedi soir l'accord de "bon
voisinage" signé vendredi à New York avec
l'Ouganda, l'Angola, le Burundi et le Rwanda
déclarant : "Il s'agit là d'une simple
déclaration de principe qui ne peut être
confondue avec un accord". La signature d'un
accord avait pourtant bel et bien été annoncé
à New York en marge de la 58ème session de
l'Assemblée générale des Nations-Unies. Après
deux ans d'exil en Belgique, le chef de
l'opposition historique (UDPS) sous le
régime de Mobutu, Etienne Tshichekedi, est
revenu dans son pays. Plus de détails : Tshichekedi et le génocide
congolais.
- Lundi 6 octobre 2003 : Mbuji
Maji, capitale du diamant, est touchée
par une épidémie de choléra. Médecins
sans Frontières a révélé que depuis
près d'un an des cas sont rapportés
quotidiennement, avec une dizaine de
morts par semaine. Entre la mi-septembre
2002 et fin août 2003, dans la seule
zone de Mbuji Mayi, 7 253 cas incluant
375 décès ont été recencés. Les
conditions d'insalubrité et d'hygiène
(manque d'eau potable notamment) qui
règnent dans cette ville, où l'on
assiste à de forts mouvements de
populations à la recherche de diamants,
sont à l'origine de cette épidémie.
MSF a décidé de lancer des campagnes de
sensibiliation pour tenter de résorber
l'épidémie.
-
- Mardi 7 octobre 2003 : 23
personnes ont été tuées à Kachelé à
une centaine de kilomètres au nord-est
de Bunia. Selon un porte-parole de la
MONUC, les victimes sont "surtout
des enfants, des femmes enceintes ou des
personnes âgées tuées par machettes ou
par balles". Il dit ignorer pour
l'instant l'identité des auteurs de ce
massacre. C'est le premier massacre de
civils depuis le déploiement de la MONUC
qui a remplacé les troupes françaises,
le 1er septembre dernier.
Mercredi
8 octobre 2003 : La MONUC a communiqué
mardi le bilan des victimes d'un massacre
perpétré à Kachelé à une centaine de
kilomètres au nord-est de Bunia dans la région
d'Ituri. 65 cadavres pour la plupart des enfants,
des femmes enceintes et personnes âgées tuées
par machettes ou par balles ont été pour
l'heure découverts. La MONUC s'est dite
"choquée" et a déclaré qu'elle
"poursuivra les responsables".
Lundi
27 octobre 2003 : La secrétaire générale
d'Amnesty International, Irène Kahn, a dénoncé
samedi à Kinshasa, la présence de soldats
rwandais à Ivira et Bukavu dans l'est du pays.
Selon des journalistes, une centaine de soldats
armés ont été vus dans l'est du pays. Les
organisations humanitaires ont également
rapporté la multiplication des camps
d'entraînement dirigés par des soldats rwandais
dans le nord et le sud Kivu. Le Rwanda avait
retiré ses soldats de la RDC en octobre dernier.
De nombreux observateurs craignent la reprise des
hostilités par le Rwanda qui armerait des
miliciens hutus.
Vendredi
31 octobre 2003 : La Mission de l'ONU (MONUC)
a dénoncé mercredi des obstructions à ses
opérations de vérifications selon des témoins
et des organisations humanitaires de la présence
de troupes rwandaises dans le nord Kivu avec
notamment le refus d'accèder aux camps
militaires de Ruwangabo.
Jeudi 6 novembre 2003 : Christiane
Berthiaume, porte-parole du PAM, a indiqué mardi
que "des milliers de femmes et des fillettes
(de 5 à 80 ans) ont été victimes de viols et
de tortures atroces par les soldats
gouvernementaux et les rebelles au cours des cinq
ans de guerre civile". Les organisations
humanitaires ont pu avoir accès à des zones
inaccessibles jusqu'alors à cause des combats et
ont découvert dans les centres de soins de
Bukavu et de Goma des femmes et des enfants
victimes de violences sexuelles. Christiane
Berthiaume ajoute que "pour chaque cas
recensé, on estime qu'il y a en a au moins 30 de
plus. Ce ne sont pas toutes les femmes violées
qui rejoignent les villes pour être soignées.
Les distances à parcourir sont longues et elles
commencent seulement à sortir de leur
cachette". L'UNIFEM, Fonds de
développement des Nations Unies pour la femme,
indique sur son site "qu'en République
démocratique du Congo où on pense que des
centaines de milliers de femmes ont été
violées depuis 1998, des cas de mutilation
sexuelle et de cannibalisme ont été signalés
en 2003, des actes de cannibalisme et le
génocide ayant été pratiqués par les groupes
armés à l'encontre des Pygmées." Plus de
détails : Le viol en tant qu'arme de guerre et
moyen d'oppression ; La guerre dans la guerre : Violence
sexuelle contre les femmes et les filles dans
l'est du Congo (Rapport d'Human Rights
Watch, juin 2002, format pdf) ; La violence envers les
femmes, une réalité transnationale et
transculturelle.
Vendredi 7 novembre 2003 : Le quartier
général de la MONUC et le camp
qui accueille les Casques Bleus ont été la
cible de tirs nourris pendant plusieurs heures
dans la nuit de mercredi à jeudi lancés par des
miliciens à Bunia dans le nord-est du pays. Un
Casque Bleu a été blessé. Rappelons que
mercredi les soldats de la MONUC ont empêché la
tenue d'une réunion de l'UPC (Union des
Patriotes Congolais, principal mouvement rebelle
d'ethnie Hema) qui contrôlait la ville avant le
déploiement, le 4 septembre dernier, de 4 000
soldats de l'ONU.
Mercredi 12 novembre 2003 : La
rapporteuse spéciale de l'ONU, Mme Iulia Motoc,
a présenté lundi devant l'Assemblée générale
de l'ONU son rapport intérimaire sur la
situation des droits de l'homme en RDC qui dresse
"un tableau effrayant d'une des situations
des droits de l'homme les plus graves au
monde". Selon ce rapport, "la situation
en République démocratique du Congo reste
marquée par des violations massives des droits
de l'homme, qui répondent toutes aux éléments
constitutifs, tels que définis dans le Statut de
Rome de la Cour pénale internationale (CPI), du
crime de génocide, de crimes contre l'humanité
et de crimes de guerre." Voir le rapport, format pdf.
Vendredi 14 novembre 2003 : Le
secrétaire général-adjoint de l'ONU chargé
des affaires humanitaires et coordonnateur des
opérations d'urgence, Jan Egeland, qui a
débuté mercredi une tournée de 4 jours dans le
pays, a dénoncé le nombre de déplacés à
l'intérieur du pays, estimé à 3,4 millions, un
des chiffres les plus élevés au monde. Selon
lui "la communauté internationale est
moralement contrainte d'assister les personnes
vulnérables en RDC". J. Egeland a appelé
à un "arrêt les violences dans l'Est et
les odieuses violations des droits de l'Homme :
massacres de civils, viols massifs de femmes et
d'enfants" exhortant les autorités à
"se conformer aux accords signés", à
"réaliser des actions plus significatives
en faveur des droits de l'Homme" et à
"assurer un meilleur accès des humanitaires
vers les personnes vulnérables".
Jeudi 20 novembre 2003 : Dans une
déclaration lue mercredi par le Président du
Conseil de sécurité, l'ambassadeur angolais,
Ismael Abraao Gaspar Martins, le Conseil de
sécurité de l'ONU a condamné la poursuite de
l'exploitation illégale des
ressources naturelles de la RDC.
Il a indiqué également envisager de mettre en
place un mécanisme de surveillance de l'embargo
sur les armes" estimant que ces
"activités constituent l'un des principaux
facteurs de perpétuation du conflit" et
"qu'il importe de les faire cesser en
exerçant, au besoin, les pressions nécessaires
sur les groupes armés, les trafiquants et tous
les autres acteurs impliqués."
Jeudi 27 novembre 2003 : 2 ferries
transportant des commerçants sont entrés en
collision sur le fleuve Congo près de la ville
d'Inongo (à 450 km au nord de la capitale
Kinshasa) faisant "de nombreux morts"
selon les autorités. 150 personnes ont déjà
été enterrées.
Vendredi 28 novembre 2003 : Le ferry
qui a fait naufrage mardi à la suite du mauvais
temps, a causé la mort de 163 personnes selon un
bilan officiel encore provisoire. 220 personnes
ont pu être repêchées. Il y aurait au moins
100 disparus. Selon des témoignages, il n'y a
pas eu de collision avec un autre bateau et un
des moteurs était défectueux.
- Lundi 8 décembre 2003 : L'ancien
Premier ministre en exil, Bernard
Kolelas, en possession d'un faux
passeport, a été arrêté et expulsé
samedi vers le Mali. Condamné à mort
par contumace dans son pays, qu'il a
quitté en 1997 après le renversement du
gouvernement de Pascal Lissouba par
l'actuel président Denis Sassou Nguesso,
Bernard Kolelas vit au Mali.
Samedi
20 décembre 2003 : La Banque Mondiale a
accordé une nouvelle aide financière de 3,9
milliards de dollars pour une période allant de
2004 à 2006.