FRANCE,
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FRANCE, LUNDI 12 JUILLET 2004
- ANTISEMITISME
: La première agression antisémite
contre une personne non juive aurait eu lieu, de
source policière, vendredi 9 juillet 2004 au
matin sur la ligne D du réseau express régional
RER de la SNCF, (trains de la banlieue
parisienne). 6 jeunes, désignés comme étant
d'origine maghrébine et noire, auraient agressé
sur cette ligne, entre Louvres et Sarcelles
(Val-d'Oise), une jeune femme de 23 ans, indemne.
Armés de couteaux, ils auraient coupé des
cheveux à la jeune femme, accompagnée de son
bébé de 13 mois, puis ont lacéré son
tee-shirt et son pantalon, avant de dessiner au
feutre noir 3 croix gammées sur son ventre.
Selon la victime, l'un des malfaiteurs aurait dit
avant l'agression, alors qu'il fouillait son sac
pour lui voler 200 euros, découvrant une adresse
d'identité dans le XVIe arrondissement de Paris,
un des plus riches quartiers de la capitale,
"dans le XVIe il n'y a que des juifs".
Un enquête judiciaire a été ouverte et la SNCF
a remis aux enquêteurs les enregistrements du
système de vidéo surveillance du quai de la
station de RER de Garges-Sarcelles (Val d'Oise)
où sont descendus les agresseurs. Le ministre de
l'Intérieur Dominique Galouzeau de Villepin a
parlé d'une agression "ignoble", et a
"donné instructions aux services de police
pour retrouver les auteurs dans les plus brefs
délais". Le président de la République,
Jacques Chirac, a exprimé son "effroi"
et demandé à ce que les auteurs de "cet
acte odieux" soient retrouvés, "jugés
et condamnés avec toute la sévérité qui
s'impose". Les membres de la communauté
juive de France se sont exprimés tour à tour :
le président de l'Assemblée Nationale,
Jean-Louis Debré, qui rappelait récemment qu'un
de ses grand père avait été rabbin, a exprimé
"la révolte devant ces actes
ignobles", concluant que "la France ne
peut accepter passivement de tels agissements
parce que c'est l'âme et la tradition de notre
pays qui est visée". Le ministre de la
Santé, Philippe Douste-Blazy a déclaré :
"Au nom du gouvernement, je voudrais dire
combien la haine, l'antisémitisme, le racisme et
la xénophobie sont certainement les pires
dérives mortelles pour notre démocratie".
Jean-Paul Huchon, président socialiste de la
région Ile-de-France, a dénoncé la lâcheté
des Français, rappelant que "la France,
pendant la guerre de 40, a été le seul pays qui
ait donné des enfants juifs à déporter. Et
maintenant on laisse des gens se faire attaquer
comme ça sans réagir, sans rien faire".
Dominique Strauss Kahn, député socialiste du
Val d'Oise, et François Pupponi, maire
socialiste de Sarcelles, ont exprimé dimanche
soir dans un communiqué commun "leur plus
vive émotion et leur indignation" après
l'agression antisémite d'une jeune femme,
vendredi dans le RER D. Ils ont dénoncé
"la lâcheté des agresseurs qui s'en sont
pris à une mère de famille sans défense"
et ont déploré "la passivité des
passagers qui ne sont pas intervenus pour porter
assistance aux deux victimes". Nicole Guedj,
secrétaire d'Etat aux Droits des victimes et
membre du consistoire israélite central de
France et du CRIF, qui regroupe lensemble des
organisations juives de France, a lancé
un appel à témoins pour retrouver les
agresseurs : "J'en appelle aux témoins pour
qu'ils se manifestent et que l'on puisse très
vite retrouver et sanctionner les auteurs de ces
actes indignes". Nicole Guedj s'est
entretenue par téléphone avec la victime. Roger
Cukierman, président du CRIF (Conseil
représentatif des institutions juives de France) et
vice-président du Congrès Juif Européen a
réagi ainsi : "Ce qui me frappe, c'est
l'indifférence et la banalisation dans l'opinion
publique face au phénomène antisémite".
Enfin, la section française du Congrès Juif Mondial a exprimé
dimanche "son indignation". "La
justice se doit de prendre la mesure de sa
responsabilité quand elle relaxe des
délinquants (allusion aux relaxes de l'humoriste
noir Dieudonné) ayant commis des actes
antisémites et racistes", poursuivant :
"les forces de police doivent éliminer les
zones de non droit où s'accumulent la drogue et
les armes", demandant "des mesures
exceptionnelles" soulignant qu"elles
"sont impératives", concluant
"qu'à l'instar du plan vigipirate
anti-terroriste, un plan doit être mis en place
sans délai. Il en va de l'avenir de la
France". Cette agression intervient au
lendemain de l'appel aux Français de Jacques
Chirac à la vigilance et au "sursaut"
face à la montée des intolérances, du racisme
et de l'antisémitisme, jeudi à
Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), élevé au rang
de village des Justes par l'Etat d'Israël en
reconnaissance de l'accueil de milliers de juifs
pendant la deuxième guerre mondiale. La
communauté musulmane de France, tous les partis
condamnent cette agression. Plus de détails : Les pompiers pyromanes de
lantisémitisme
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