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Mercredi
1er juin 2005 : Dans un communiqué publié
mardi à Genève en Suisse, Louise Arbour, Haut Commissaire aux droits de
l'homme des Nations Unies, s'est
dite "gravement préoccupée" lundi par
l'arrestation par les autorités soudanaises de 2
membres de l'organisation Médecins
sans frontières (MSF) au Soudan, après la
publication au mois de mars 2005 d'un rapport de
l'organisation qui dénonce les violences
sexuelles dans le pays. Louise Arbour a déclaré
: "Le viol et la violence sexuelle sont des
réalités avérées de la vie des femmes au
Darfour. Telle est la conclusion de nos équipes
de surveillance sur le terrain, de la Commission
internationale d'enquête sur le Darfour et de
toutes les enquêtes sérieuses qui ont été
menées sur la crise des droits de l'homme qui se
déroule dans la région. MSF n'a rien fait de
plus que de constater ces crimes odieux et
d'essayer d'attirer sur eux toute l'attention
nécessaire". Ajoutant : "Prendre la
communauté humanitaire pour cible alors qu'elle
ne fait que son travail ne peut que nuire à la
population du Darfour et détourner l'attention
des véritables criminels, qui sont ceux qui
continuent de violer, de tuer et de piller en
toute impunité". Elle a demandé au
"Gouvernement soudanais de faire en sorte
que le personnel des droits de l'homme et les
travailleurs humanitaires puissent travailler
librement et sans crainte de représailles".
Plus de détails : Rapport Juin 2004 de MSF : Soudan,
urgence au Darfour, le pire reste à venir ; Rapport d'Amnesty International : Le
viol : une arme de guerre. La violence sexuelle
et ses conséquences
Jeudi 2 juin 2005 : Un second
cadre de l'organisation humanitaire Médecins
sans frontières (MSF) a été arrêté
dans la ville de Nyala. Le parquet soudanais a
annoncé lundi avoir ouvert une instruction à la
suite d'un rapport publié en mars 2005 par la
branche néerlandaise de MSF faisant état d'un
demi-millier de viols au Darfour sur une période
de 4 mois et demi. Ce rapport fondé sur les
observations cliniques des équipes médicales de
MSF est, selon la justice soudanaise, erroné.
Paul Foreman, libéré sous caution lundi, est
accusé d'espionnage, de publication de faux
rapports et d'atteinte à la société
soudanaise. Il encourt une peine maximale de 3
ans de prison assortie d'une interdiction de
séjour à vie au Soudan. Plus de détails : Rapport Juin 2004 de MSF : Soudan,
urgence au Darfour, le pire reste à venir ; Rapport d'Amnesty International : Le
viol : une arme de guerre. La violence sexuelle
et ses conséquences
Mardi 7 juin 2005 : Le
procureur de la Cour
pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a
annoncé lundi dans un communiqué que la CPI va
ouvrir une enquête sur les crimes commis au
Darfour après la réception d'une liste scellée
de 51 noms de personnes accusées de crimes de
guerre au Darfour par une commission d'enquête
internationale. Le procureur a indiqué que
"cette enquête sera impartiale et
indépendante et se concentrera sur les individus
qui portent la plus grande responsabilité pour
les crimes commis au Darfour". Selon des
estimations de l'ONU et des organisations
humanitaires internationales, la guerre civile
qui ensanglante la région du Darfour depuis
février 2003, a fait entre 180 000 et 300 000
morts et quelque 2,4 millions de déplacés.
Mercredi 15 juin 2005 : Le
Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a
transmis au Conseil de sécurité de l'ONU son
dernier rapport mensuel sur la situation au
Darfour. Ce rapport révèle que "les
milices progouvernementales ont continué d'agir
dans les 3 Etats du Darfour au cours du mois de
mai. Même s'ils n'ont pas lancé d'attaque de
grande ampleur contre un village, telle que le
pillage de Khor Abeche au Darfour-Sud le mois
dernier, les miliciens ont continué d'attaquer
et de harceler les populations civiles. Le plus
souvent, des attaques de faible intensité ont
été lancées contre des villages et des fermes
et l'on continue de signaler des viols de femmes
par des miliciens". Kofi Annan a ajouté :
"Non seulement les mouvements rebelles ont
été plus actifs militairement contre les forces
gouvernementales, mais le M/ALS et le Mouvement
pour la justice et l'égalité ont tous deux
attaqué des villages et des cibles
civiles". Il a conclu : "Ces 2
mouvements repositionnent leurs forces dans de
nouvelles zones qui sont interdites en vertu du
cessez-le-feu ou d'autres accords
spécifiques". Il a appelé "le
gouvernement à lancer un programme efficace de
désarmement et de démobilisation des milices
tribales qui continuent de terroriser la
population civile au Darfour". La Mission
préparatoire des Nations Unies au Soudan (UNMIS, United Mission in Sudan) a
indiqué que Jan Pronk, le
Représentant spécial du Secrétaire général
pour le Soudan, a commencé une visite de 2 jours
au Ouest-Darfour, dans le cadre du Mécanisme
d'application conjoint, qui regroupe des
représentants de l'ONU et du gouvernement
soudanais.
Jeudi 23 juin 2005 : Le
sous-secrétaire général de l'ONU, Jan Egeland, a
déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU que
"des femmes et des enfants étaient
systématiquement victimes de viols et
d'agressions sexuelles dans cette région
ravagée par un conflit particulièrement
douloureux pour les civils. "Dans le Darfour
(...) le viol est systématiquement employé
comme une arme de guerre". Il a appelé le
gouvernement soudanais à en faire plus pour
protéger les civils et traduire en justice les
auteurs de violences. L'organisation humanitaire
Médecins sans frontières a indiqué avoir
soigné en 4 mois 500 victimes de violences
sexuelles dans le Darfour. "Ces cas ne
représentent qu'une fraction des viols commis
dans cette région de l'ouest du Soudan" a
indiqué Jan Egeland. Plus de
détails : Amnesty International :
Soudan/Darfour : Le viol : une arme de guerre. La
violence sexuelle et ses conséquences ; La Profanation des vagins : Le viol, arme de destruction
massive de l'écrivain africain, Bolya.
Jeudi 30 juin 2005 : Le
gouvernement a levé jeudi 30 juin 2005
l'interdiction contre le parti du Congrés
populaire et libéré son leader Hassan Al Tourabi placé en
détention depuis mars 2004 accusé d'avoir des
relations avec les rebelles de la région du
Darfour (ouest) et de participer à une tentative
de coup d'Etat contre le président soudanais
Omar Hassan el-Bechir. Le 18 juin 2005, le
gouvernement a signé un accord de
réconciliation avec l'Alliance démocratique
nationale (opposition).
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