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ETATS-UNIS, FIL-INFO-ETATS-UNIS
©, 2008, ARCHIVES, JUIN 2008
- Mardi
3 juin 2008 : La porte-parole de la Maison
Blanche, Dana Perino, a appelé Israël
lundi 2 juin 2008 "à cesser la construction
de nouvelles colonies de peuplement à
Jérusalem-est" estimant que "cela
exacerbe les tensions quand il s'agit des
négociations avec les Palestiniens". Le
porte-parole du ministère israélien, de
l'Habitat, Eran Sidis, a annoncé dimanche 1er
juin 2008 la construction de 884 logements à
Jérusalem-Est. Il a précisé que cette annonce
a été faite à l'occasion de la célébration
du "41e anniversaire de la réunification de
la ville", en référence à la conquête et
à l'annexion de sa partie orientale par Israël
en juin 1967.
Mercredi 4 juin 2008 : Le
secrétaire à la Sécurité nationale, Michael
Chertoff, a annoncé que les ressortissants de 27
pays, dont la France, l'Allemagne, la Suisse, la
Grande-Bretagne, la Belgique, le Portugal,
l'Espagne, Singapour, la Nouvelle-Zélande, le
Japon et l'Australie, bénéficiant actuellement
d'un système d'exemption de visas devront, à
compter de janvier 2009, déposer une demande
d'autorisation de voyage préalable via
l'internet pour se rendre aux Etats-Unis pour des
séjours de courte durée. ** Alors que
la Cour suprême de Californie a reconnu, jeudi
15 mai 2008, dans un avis adopté par 4 voix
contre 3, comme inconstitutionnelle la
définition du mariage par le Code civil comme
une union entre un homme et une femme, ouvrant la
voie à la reconnaissance du mariage homosexuel,
les opposants à ce type de mariage ont recueilli
suffisamment de signatures pour soumettre cette
mesure à référendum. Celui-ci devrait avoir
lieu le 4 novembre 2008.
Jeudi 5 juin 2008 : Le
quotidien britannique "The
Guardian" a révélé dans son édition
du 2 juin 2008, se basant sur un rapport de l'ONG
britannique "Reprieve",
spécialisée dans la défense des détenus de
Guantanamo et des condamnés à mort aux
Etats-Unis, qui sera publié plus tard cette
année, que les Etats-Unis ont utilisé au moins
17 bateaux depuis 2001 comme "prisons
flottantes" pour détenir dans le plus grand
secret, et en violation de toutes les conventions
internationales sur la détention de prisonniers,
les personnes arrêtées dans leur "guerre
contre le terrorisme". "Reprieve"
affirme également que le gouvernement du
président George W. Bush a poursuivi ses renvois
de prisonniers dans des pays connus pour leurs
infractions en matière des droits de l'homme,
alors que la Maison Blanche avait affirmé avoir
stoppé cette pratique en 2006. Selon l'ONG, les
détenus sont interrogés à bord de navires de
guerre croisant au large de l'île de Diego
Garcia, une possession britannique louée à
l'armée américaine. Ils sont ensuite
transférés dans d'autres lieux de détention,
généralement inconnus. En décembre 2004, le
quotidien "Washington Post"
avait également parlé de "prisons
itinérantes" en mer, mais avait affirmé un
an plus tard que l'idée avait été abandonnée
par la CIA (Central Intelligence
Agency, service de renseignements américains)
pour des raisons "logistiques et
sécuritaires". Le rapport de Reprieve
attire tout particulièrement l'attention sur les
activités de l'USS Ashland au moment
où il opérait au large de la Somalie au début
de l'année 2007, assurant des opérations de
sécurité maritime ayant pour but de capturer
des terroristes d'Al-Qaida. Durant cette période
de nombreuses personnes ont été capturées par
les forces somaliennes, kenyanes et éthiopiennes
lors d'opérations répétées au cours desquels
avaient lieu de façon routinière des
interrogatoires menés par des hommes qui
appartiendrait au FBI, (Federal
Bureau of Investigation) et à la CIA. Au total,
plus de 100 personnes ont "disparu".
Clive Stafford Smith, directeur juridique de
Reprieve a déclaré que "de son propre
aveu, le gouvernement américain conserve
actuellement en détention sans procès au moins
26 000 personnes dans des prisons secrètes, et
nos informations nous indiquent que jusqu'à 80
000 personnes sont passées dans ce « système
» depuis 2001. Le gouvernement américain doit
s'engager à respecter les droits fondamentaux et
la dignité humaine en révélant immédiatement
qui sont ces personnes, où sont elles et ce qui
leur a été fait". ** Le
sénateur de l'Etat de l'Illinois, Barack
Obama, remporte l'investiture démocrate pour
l'élection présidentielle de novembre au
détriment d'Hillary Clinton, devenant ainsi le
premier candidat noir dans la course à la Maison
Blanche. Il s'est exprimé devant l'AIPAC
(American Israel Public Affairs Committee), principal
lobby pro-israélien aux Etats-Unis, et a promis
de s'engager personnellement pour aider Israël
"à établir deux Etats, un Etat juif
d'Israël et un Etat palestinien vivant côte à
côte dans la paix et la sécurité"
ajoutant : "Jérusalem doit rester la
capitale d'Israël et demeurer indivisible".
Pour atteindre l'objectif de 2 Etats, il a
souhaité "isoler" le Hamas jusqu'à ce
que cette organisation palestinienne renonce au
terrorisme, reconnaisse le droit à exister
Israël et se soumette aux accord passés,
précisant : "Il n'y pas de place à la
table des négociations pour les organisations
terroristes". Il a conclu : "La
sécurité d'Israël est sacro-sainte. Ce n'est
pas négociable". Le président palestinien,
Mahmoud Abbas, a dénoncé le discours de Barack
Obama, affirmant qu'il "n'accepterait pas un
Etat sans Jérusalem pour capitale".
Vendredi 6 juin 2008 : En visite
officielle de 3 jours à Washington depuis mardi
3 juin 2008, le premier ministre israélien, Ehud
Olmert a appelé à un renforcement des sanctions
internationales économiques et politiques à
l'encontre de l'Iran, affirmant "qu'Israël
ne tolérera pas la possibilité d'un Iran
nucléarisé". GUANTANAMO : Lors d'une
première audience publique qui s'est tenue jeudi
5 juin 2008 sur la base militaire américaine à
Guantanamo, le Pakistanais Khaled Cheikh
Mohammad, "cerveau présumé" des
attentats du 11 septembre 2001, a comparu devant
un juge militaire aux côtés de 4 complices
présumés. Khaled Cheikh Mohammad a déclaré
qu'il veut assurer seul sa défense et qu'il
souhaite être condamné à mort, pour devenir un
martyr. Poursuivis devant un tribunal militaire
d'exception, les 5 hommes ont été détenus
pendant plusieurs années dans des prisons
secrètes de la CIA (Central Intelligence Agency,
service de renseignements américains). Ils
risquent la peine de mort.
Samedi 7 juin 2008 : Dans son 8e rapport sur la traite des êtres
humains, présenté mardi 3 juin 2008
devant le Congrès, et réalisé entre avril 2007
et mars 2008, le Département
d'Etat a maintenu 4 de ses principaux
alliés dans le Golfe (l'Arabie Saoudite,
Koweït, Oman et le Qatar), sur sa liste noire de
14 pays où rien n'est fait, selon Washington,
pour lutter contre le trafic d'êtres humains. 3
nouveaux pays y ont été ajoutés : les îles
Fidji, la Moldavie et la Papouasie-Nouvelle
Guinée. Y figurent également l'Algérie, la
Birmanie, la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, le
Soudan et la Syrie. 5 pays ont été retirés de
la liste noire 2008. Il s'agit de la Guinée
Equatoriale, la Malaisie, l'Ouzbékistan et le
Venezuela. Les pays figurant sur cette liste
risquent des sanctions, comme la suppression de
l'aide américaine, conformément à une loi
américaine de 2000, adoptée à l'initiative du
président George W. Bush. La secrétaire d'Etat,
Condoleezza Rice, qui a présenté ce rapport, a
déclaré que "le trafic des êtres humains
est une menace multidimensionnelle",
qualifiant de rapport d'"unique en son
genre". Elle a insisté sur le fait que le
traite d'êtres humains "prive les gens de
leurs droits humains et de leur dignité, il
augmente le risque sanitaire mondial, il finance
la croissance du crime organisé et il affaiblit
la loi". Condoleezza Rice a rappelé que les
Etats-Unis ont consacré plus de 500 millions de
dollars en 7 ans à la lutte contre le trafic des
êtres humains. Selon des études américaines,
environ 800 000 personnes par an sont victimes de
trafic international, dont 80 % sont des femmes
et 50 % des mineurs. Selon le rapport du
Département d'Etat, "la majorité des
victimes du trafic international sont des femmes
et des fillettes victimes d'exploitation
sexuelle". Rappelons que l'Assemblée générale de l'ONU a ouvert
mardi 3 juin 2008 un débat sur la lutte contre
la traite des êtres humains visant à améliorer
la coopération et la coordination dans la lutte
dans ce domaine. L'ONU estime à 2,5 millions le
nombre de personnes victimes de la traite des
êtres humains à travers le monde. Selon
l'Office des Nations Unies contre la drogue et le
crime ( ONUDC), 127 pays
sont des sources de victimes du trafic des êtres
humains et que 137 Etats sont des lieux de
destination. Un récent rapport de l'Organisation
internationale du Travail (OIT)
indique que les profits illicites réalisés par
année par les travailleurs forcés, soit 32
milliards de dollars, sont bien plus importants
que ce qui avait été jusque-là imaginé. **
Le secrétaire à l'Armée de l'Air,
Michael W.Wynne et son chef d'état-major, le
général Michael Moseley ont été limogés
jeudi 5 juin 2008 par le secrétaire à la
Défense Robert Gates dans le cadre de l'affaire
portant sur une erreur de livraison du Pentagone,
révélée le 25 mars 2008 par le secrétaire
américain à l'Armée de l'Air, Michael W.Wynne,
de 4 dispositifs de sûreté électriques pour
missiles balistiques intercontinentaux à Taïwan
qui avait commandé des accumulateurs pour
hélicoptères" que Taïwan, qui avait
notifié cette erreur aux Etats-Unis, a depuis
lors restitué le matériel. IRAK : Le
lieutenant Andrew Grayson, 27 ans, officier de
Marines jugé pour son rôle dans l'affaire de la
tuerie de Haditha en Irak, a été acquitté
mercredi 4 juin 2008 "de tous les chefs
d'accusation" qui pesaient sur lui. Son
procès s'était ouvert mercredi 29 mai 2008
devant une cour martiale de la base militaire de
Camp Pendleton, la plus grande base de Marines au
monde à 130 kilomètres au sud de Los Angeles.
L'officier était accusé de parjure et d'entrave
à la justice. 8 Marines ont été inculpés. 5
d'entre eux ont déjà bénéficié d'un non
lieu. Le 19 novembre 2005, dans le village
d'Haditha, à 260 km à l'ouest de Bagdad, un
soldat américain est tué par une bombe
artisanale. Ses camarades lancent alors une
opération visant à venger sa mort. Les soldats
américains ont tiré pendant près de 3 heures
sur les maisons de ce village tuant même les 5
occupants d'un taxi qui s'approchait. 24
personnes avaient été tuées dont la plupart
des femmes et des enfants. Le magazine
"Time" avait révélé cette affaire en
mars 2006, obligeant l'armée à ouvrir une
enquête interne.
Lundi 9 juin 2008 : La
sénatrice démocrate de New York, Hillary
Clinton, candidate à la présidence de
novembre 2008, a annoncé samedi 7 juin 2008 à
Washington qu'elle mettait fin à sa campagne et
qu'elle apportait son "plein soutien"
à Barack Obama, sénateur de l'Etat de
l'Illinois.
Mercredi 11 juin 2008 : La Chambre des
représentants a approuvé
lundi 9 juin 2008 la protection prolongée du
vice président Dick Cheney, après le départ de
son poste en janvier 2009, en vertu d'un projet
de loi soumis au Sénat qui permet au
Département de la sécurité interne des
Etats-Unis de protéger les futurs anciens
vice-présidents, leurs épouses ainsi que leurs
enfants de moins de 16 ans pour une durée de six
mois après la fin de leurs fonctions. La
protection de Dick Cheney et de sa famille
coûterait 4 millions de dollars dans l'année
fiscale 2009, selon des estimations du Bureau
budgétaire du Congrès. Les anciens présidents
américains pouvaient jouir de la protection
fédérale jusqu'à la fin de leurs jours à
condition qu'ils l'acceptent, mais un acte du
Congrès, entré en vigueur en 1997, a réduit
cette période à une durée de 10 ans pour les
futurs anciens présidents ainsi que leur
famille, sauf s'ils sont ciblés par des menaces
spécifiques. (Source : Xinhua)
Vendredi 13 juin 2008 : PRISONNIERS
DE GUANTANAMO : La Cour suprême s'est
prononcé jeudi 12 juin 2008 sur le sort des
prisonniers détenus par les Etats-Unis sur la
base militaire de Guantanamo à Cuba. La Cour a
estimé, par 5 voix pour et 4 contre, bien que
les prisonniers soient détenus à Guantanamo,
territoire officiellement en territoire cubain,
la base fonctionne de fait comme un territoire
américain et de ce fait, ces prisonniers ont
droit de saisir la justice civile. Le président
George W. Bush, en tournée d'adieux en Europe, a
déclaré jeudi 12 juin 2008 à Rome qu'il
désapprouvait la décision mais qu'il
l'appliquerait. L'organisation de défense des
droits de l'homme, Amnesty
International, a salué "un pas en
avant essentiel vers la restauration de l'Etat de
droit" et appelé à la fermeture du centre
de détention à Cuba. 270 prisonniers sont
actuellement encore détenus à Guantanamo. Ils
ne sont pas considérés comme des
"prisonniers de guerre" mais comme des
"combattants ennemis", ce qui les prive
du statut de la Convention de Genève sur les
prisonniers de guerre. Certains sont détenus
depuis janvier 2002 sans avoir été inculpés ni
avoir bénéficié des services d'un avocat. La
Cour d'appel fédérale de Washington avait
statué, mardi 20 février 2007, que les détenus
étrangers de Guantanamo n'avaient pas le droit
de recourir à la justice américaine pour
contester leur détention sans inculpation. La
Cour avait estimé que "les tribunaux
fédéraux n'avaient pas compétence pour
entendre les requêtes en habeas corpus
(procédure permettant la comparution immédiate
d'un détenu devant une autorité judiciaire,
afin de contester la légalité de la détention,
et de permettre ainsi une éventuelle remise en
liberté) des détenus de Guantanamo". La
Cour suprême des Etats-Unis avait jugé en juin
2006 que ces tribunaux étaient illégaux, au
motif que le président n'avait pas l'autorité
pour les établir sans l'accord explicite du
Congrès. Le 17 octobre 2006, la Chambre des
représentants, qui bénéficiait alors de la
majorité républicaine (parti du président
George W. Bush), avait adopté la loi
"Military Commission Act" qui a
légalisé l'existence de ces tribunaux et a
interdit aux "combattants ennemis" de
contester leur détention devant les tribunaux
civils américains. Le président George W. Bush
avait signé mardi 17 octobre 2006 le décret de
loi "Military Commission Act 2006" qui
constitue, selon lui, "l'une des pièces
essentielles de l'arsenal législatif de la
guerre contre le terrorisme". Il permet des
interrogatoires musclés des personnes
suspectées de terrorisme, sans en détailler les
méthodes, et de les faire juger devant des
tribunaux militaires. L'Union américaine pour la
défense des libertés individuelles (ACLU) avait
dénoncé "l'une des pires mesures de
l'histoire des Etats-Unis" déclarant :
"Rien ne nous distingue mieux de nos ennemis
que notre engagement d'équité et de justice,
mais la loi promulguée aujourd'hui constitue une
rupture historique parce qu'elle fait entre
autres de Guantanamo un no man's land
juridique". En 2004, la Cour suprême des
Etats-Unis avait estimé que les détenus de
Guantanamo devait avoir le droit de contester
leur détention sans inculpation, une procédure
appelée "habeas corpus". Les juges
avaient rappelé que "pendant des siècles,
l'habeas corpus a protégé les individus contre
(les) détentions arbitraires en exigeant que le
gouvernement présente les fondements légaux et
factuels de l'emprisonnement devant un
décisionnaire judiciaire neutre".
L'organisation de défense des droits de l'homme,
Amnesty International, a déploré la décision
de la Cour d'appel des Etats-Unis. Pour Rob
Freer, chercheur américain à d'Amnesty
International, "le droit de tout détenu de
contester la légalité de sa détention est l'un
des principes les plus fondamentaux du droit
international. Qu'un corps législatif ou un juge
quelque part dans le monde puisse admettre que
soit supprimée cette garantie essentielle contre
la détention arbitraire ou dans un lieu tenu
secret, les actes de torture et autres mauvais
traitements est choquant et doit susciter des
réactions".
Mardi 17 juin 2008 : Le Département
américain au Trésor a annoncé
lundi 16 juin 2008 avoir imposé au Mouvement
Rajah Solaiman, un groupe basé aux Philippines,
des sanctions, comprenant notamment le gel de
tous les comptes bancaires et les biens
financiers appartenant à ce groupe, à son chef
Ahmad Santos et aux autres membres du groupe, les
jugeant "responsables pour les actes
répréhensibles, qui comprennent le meurtre de
civils et de touristes aux Philippines pour
promouvoir leur agenda terroriste".
Mercredi 18 juin 2008 : La
commission sénatoriale qui enquête sur
l'origine des méthodes d'interrogatoires dures
utilisées sur la base américaine de Guantanamo
à Cuba et dans la prison d'Abou Ghraïb en Irak, et sur la
gestion du dossier au sein du département de la
Défense, a débuté mardi 17 juin 2008 ses
premières auditions qui ont révélé que des
" instructeurs militaires chargés de former
les soldats américains ont fourni aux avocats du
Pentagone une liste de techniques
d'interrogatoire dures qui pouvaient être
utilisées dans des prisons comme Guantanamo,
malgré les vives objections soulevées en
novembre 2002 par les avocats en uniforme de
l'armée". Selon les investigations de la
Commission, l'ancien plus haut juriste du
Pentagone William "Jim" Haynes, qui
devait témoigner, s'est intéressé aux
méthodes dures d'interrogatoire à partir de
juillet 2002, et notamment un programme de
formation militaire baptisée "Survie,
esquive, résistance et évasion" (SERE) qui
formait des soldats de l'armée de terre à
résister à des interrogatoires et à ne pas
divulguer d'informations sensibles à l'ennemi.
Ce programme a été ensuite utilisé pour
développer des méthodes d'interrogatoires plus
efficaces portant notamment sur la résistance à
la privation sensorielle et de sommeil, à des
positions inconfortables, au simulacre de noyade
(waterboarding) et aux gifles. Plusieurs de ces
techniques, dont les "positions de
stress", ont été approuvées par le
secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld dans
une note de décembre 2002. La commission a
également publié des notes de services
auparavant confidentielles datant du début, en
2002, du programme d'interrogatoires durs à
Guantanamo. Dans l'une d'elles, le
lieutenant-colonel Diane Beaver, principal avocat
militaire de Guantanamo, explique que le
département de la Défense impose de dissimuler
les prisonniers traités durement, voire de
manière abusive, au Comité
international de la Croix-Rouge (CICR),
chargé de veiller au respect des conventions de
Genève sur le traitement des prisonniers. Dans
un autre compte-rendu de réunion, datant de
2002, un autre officier confirme que l'armée
utilisait des techniques auparavant interdites,
comme la privation de sommeil, mais le cachait
pour ne pas générer une publicité
"négative". Le document précise que
les personnes menant les interrogatoires devaient
"limiter les opérations les plus dures
quand le CICR était là". **
IRAK : Le colonel Jeffrey Chessani (44
ans), le plus haut gradé à avoir été inculpé
dans une affaire de crime de guerre en Irak
depuis l'invasion du pays en mars 2003, accusé
d'avoir "manqué à son devoir
d'officier" et de ne "pas avoir
exécuté un ordre légal" dans le cadre de
l'affaire de la tuerie d'Haditha en Irak le 19
novembre 2005, qui comparaissait devant la Cour
martiale de Camp Pendleton, la plus grande base
de Marines au monde à 130 kilomètres au sud de
Los Angeles en Californie, a bénéficié d'un
non lieu mardi 17 juin 2008, le 7e prononcé dans
cette affaire. Le 19 novembre 2005, dans le
village d'Haditha, à 260 km à l'ouest de
Bagdad, un soldat américain est tué par une
bombe artisanale. Ses camarades lancent alors une
opération visant à venger sa mort. Les soldats
américains ont tiré pendant près de 3 heures
sur les maisons de ce village tuant même les 5
occupants d'un taxi qui s'approchait. 24
personnes avaient été tuées dont la plupart
des femmes et des enfants. Le magazine
"Time" avait révélé cette affaire en
mars 2006, obligeant l'armée à ouvrir une
enquête interne. ** ONU : A
l'occasion de Journée mondiale de la lutte
contre la désertification et la sécheresse,
célébrée mardi 17 juin 2008, l'Organisation
des Nations Unies pour l'éducation, la science
et la culture (UNESCO) a
indiqué que 24 milliards de tonnes de terres
fertiles disparaissent chaque année, victimes de
la désertification. Ce qui correspond, en 20
ans, à l'équivalent de la totalité des terres
cultivées aux Etats-Unis. L'UNESCO ajoute que 30
à 40 % des terres fertiles de la planète sont
menacées de désertification, régions où
vivent plus d'un milliard de personnes. Luc
Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention
des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification a indiqué
que "la dégradation des terres affaiblit la
fertilité des sols, brise les cycles
hydrologiques et contribue à l'insécurité
alimentaire, la famine et la pauvreté ainsi
qu'à la migration forcée". L'Organisation
mondiale de la santé (OMS) avertit
ainsi que des maladies d'origine hydrique et
alimentaire ainsi que la malnutrition risquent de
se propager, conséquence d'une mauvaise hygiène
et du manque d'eau propre et de nourriture. La
poussière atmosphérique due à l'érosion des
sols pourrait entraîner une hausse des maladies
respiratoires, tandis que la migration des
populations risque de provoquer une propagation
des maladies infectieuses. Source : ONU
Vendredi 20 juin 2008 : IRAK : Le
quotidien "New York
Times" a révélé dans son édition
du mardi 17 juin 2008 qu'un responsable du
Pentagone, Charles M. Smith, retraité de
l'armée de terre américaine, a été assigné
à d'autres fonctions en 2004 après qu'il eût
refusé de payer un milliard de dollars au groupe
KBR (Kellogg Brown and Root), la filiale
britannique de la compagnie pétrolière
américaine Halliburton dont le Vice-Président
Dick Cheney en fut PDG de 1995 à 2000, principal
fournisseur des Etats-Unis en Irak chargé de
nourrir, blanchir, loger et fournir du carburant
aux troupes américaines, en l'absence de
justificatifs de coûts crédibles. Charles M.
Smith affirme que cette somme a quand même été
débloquée. La sénatrice de New York, et
candidate à l'élection présidentielle de
novembre 2008, Hillary Clinton, a demandé
l'ouverture d'une enquête parlementaire sur les
contrats alloués par l'administration
américaine à KBR. Selon un récent rapport de
l'Inspecteur général du Pentagone, près de
huit milliards de dollars de contrats attribués
par le Pentagone à des sous-traitants en Irak ne
respectaient pas les règles comptables
fédérales. Le groupe pétrolier
Halliburton a déjà été incriminé dans
plusieurs affaires notamment en Irak par
l'intermédiaire de sa filiale KBR (Kellogg Brown
and Root) où elle avait obtenu 2 gros contrats.
Le premier de 7 milliards de dollars porte sur la
réhabilitation des infrastructures
pétrolières, selon des responsables au
Pentagone. Le second, de 8,6 milliards de
dollars, vise à apporter un soutien logistique
aux troupes américaines au Moyen-Orient. Dans un
audit du Pentagone, en décembre 2003, KBR était
accusée d'avoir gonflé les prix de l'essence
exportée vers l'Irak pour quelque 60 millions de
dollars. Des irrégularités ont été également
constatées sur le deuxième contrat selon
l'audit du Pentagone. ** La Chambre des
représentants américaine a adopté
jeudi soir un projet de loi de compromis sur le
financement des opérations militaires en Irak et
en Afghanistan sans toutefois fixer une
échéance au retrait des troupes américaines
déployées en Irak. Une enveloppe de 162
milliards de dollars a été octroyée pour
financer les opérations militaires jusqu'à
l'été 2009. ** Le Sénat
a bloqué mercredi 18 juin 2008 l'Accord 123
portant sur la coopération russo-américaine
dans le domaine de l'énergie nucléaire civile
signé le 6 mai 2008 à Moscou, affirmant que
dans le cadre du chapitre 123 de l'Acte sur
l'énergie nucléaire et ne peuvent pas exporter
vers la Russie "des matériaux ou biens,
services et technologies nucléaires"
jusqu'à confirmation par le président
américain au Congrès que "la Russie a
suspendu son soutien nucléaire et toutes les
livraisons d'armes conventionnelles et de
missiles à l'Iran". D'autre part, les
Etats-Unis ne peuvent pas conclure avec la Russie
d'accord de coopération dans le domaine de
l'énergie nucléaire tant que "l'Iran
n'aura pas suspendu son programme
d'enrichissement d'uranium".
Samedi 21 juin 2008 : Dans un
message adressé au Congrès jeudi 19 juin 2008,
le président George W. Bush a indiqué que
"les importants stocks de matières
nucléaires à vocation militaire qui se sont
accumulés sur le territoire de la Fédération
de Russie représentent toujours une menace grave
et exceptionnelle pour la sécurité nationale et
la politique extérieure des Etats-Unis". Il
a décidé de prolonger d'un an son ordonnance du
21 juin 2000 garantissant la libre importation de
combustible russe fabriqué à base de matières
nucléaires militaires pour le compte des
centrales nucléaires américaines. **
Dans un reportage préparé par la
chaîne de télévision américaine ABC News, les
services de renseignements américains et
canadiens affirment que le Hezbollah, mouvement
chiite libanais, aurait fait "activer des
cellules dormantes" au Canada, en Europe et
en Afrique afin de frapper "des intérêts
juifs". Selon le reportage d'ABC, il
n'existe pas actuellement de menace spécifique
concernant une attaque imminente, mais des
membres du Hezbollah ont été repérés en train
de surveiller l'ambassade d'Israël à Ottawa,
ainsi que plusieurs synagogues de la ville. Les
experts affirment que ces attaques seraient
menées en représailles contre l'assassinat
d'Imad Moughnieh, l'un des plus importants
dirigeants militaires du mouvement chiite
libanais Hezbollah, à Damas en Syrie le 12
février 2008 dans l'explosion d'une voiture
piégée. Le Hezbollah avait aussitôt accusé
Israël d'être impliqué dans cet acte. Imad
Moughnieh était recherché par les Etats-Unis et
Interpol notamment pour les enlèvements d'otages
occidentaux dans les années 1980 au Liban. Il
est soupçonné d'avoir été l'auteur du rapt en
1984 de William Buckley, chef de l'antenne de la CIA (Central
Intelligence Agency, service de renseignements
américains) à Beyrouth qui a été tué et du
détournement à Beyrouth d'un avion de la TWA en
1985. Il est aussi recherché par Interpol pour
sa participation présumée à un attentat contre
l'Association mutuelle israélite argentine
(AMIA) qui avait fait 85 morts en 1994 à Buenos
Aires. Les télévisions et les radios
israéliennes ont interrompu leurs programmes
dès l'annonce de la mort de Moughnieh en le
présentant comme le "terroriste le plus
dangereux au Moyen-Orient depuis trente
ans". ** ONU : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté
jeudi 19 juin 2008 à l'unanimité la résolution
1820, initiée par les Etats-Unis qui assurent la
présidence du Conseil de sécurité pour le mois
de juin 2008, qui exige la fin des violences
sexuelles contre les civils dans les conflits
armés, une pratique très répandue dans les
zones de guerre à travers le monde, à l'issue
d'un débat sur "les femmes, la paix et la
sécurité" présidé par la secrétaire
d'Etat américaine, Condoleezza Rice. Menaçant
indirectement de traduire les suspects devant la
Cour pénale internationale, le texte rappelle
que "le viol et d'autres formes de violence
sexuelle peuvent constituer un crime de guerre,
un crime contre l'humanité ou un élément
constitutif du crime de génocide".
Condoleezza Rice a déclaré dans son discours de
présentation de la résolution que le "viol
est un crime qui ne peut être excusé en aucun
cas et pourtant dans les situations de conflit à
travers le monde, les femmes et les filles
subissent des actes de violence sexuelle
généralisés et délibérés".
Mardi 24 juin 2008 : La
lieutenant-générale, Ann E. Dunwoody, a été
nommée générale quatre étoiles, devenant
ainsi la première femme de l'armée américaine
à recevoir sa quatrième étoile. Le Sénat doit
maintenant confirmer sa nomination. L'armée
américaine compte aujourd'hui 57 femmes
générales en activité, dont cinq avec trois
étoiles. ** Le premier
ministre vietnamien Nguyen Tan Dung a entamé
lundi 23 juin 2008, et jusqu'au 26, une visite
officielle aux Etats-Unis sur invitation du
président américain, George W. Bush, destinée
à renforcer la coopération au sein de
l'Association des nations du sud-est asiatique
(ASEAN, Association of Southeast Asian Nations)
et du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que
sur les questions de l'éducation, de l'énergie,
du changement climatique, de la sécurité
alimentaire et de l'intégration économique
régionale. Les échanges commerciaux entre les
deux pays ont atteint 12 milliards de dollars en
2007 et 5,5 milliards de dollars dans les 5
premiers mois de 2008. Les Etats-Unis sont le 5e
investisseur au Vietnam avec 5,5 milliards de
dollars.
Jeudi 26 juin 2008 : La Cour
suprême a invalidé mercredi 25 juin 2008 par 5
voix contre 4, une condamnation à mort pour le
viol d'un enfant. Les juges ont considéré que
la Constitution, qui interdit les
"châtiments cruels et inhabituels", ne
permettait pas d'infliger la peine de mort
"pour le viol d'un enfant lorsque le crime
n'a pas entraîné la mort et n'avait pas pour
but d'entraîner la mort". Le candidat
républicain à la Maison
Blanche, le sénateur de l'Etat de
l'Arizona, John McCain, a pour sa part estimé
qu'il était "profondément perturbant (...)
qu'il y ait un juge en Amérique qui ne croit pas
que le viol d'un enfant représente le plus
odieux des crimes et mérite la plus grave des
peines".
Vendredi 27 juin 2008 : Un groupe
d'avocats représentant Brian Steckel, un
condamné à mort exécuté en 2005 dans l'Etat
américain de l'Etat du Delaware, ont déposé
une plainte lundi 23 juin 2008 affirmant que le
condamné est mort "dans d'atroces
souffrances dans l'indifférence des responsables
de la prison et justice affirment que Brian
Steckel a été exécuté en 2005 sans
bénéficier d'une anesthésie appropriée".
Brian Steckel avait été condamné à mort en
1997 pour le meurtre en 1994 de Sandra Lee Long
dans l'appartement de la jeune femme près de
Wilmington, dans le Delaware. L'agresseur avait
étranglé sa victime jusqu'à ce qu'elle perde
connaissance, l'avait violée et sodomisée avant
de la brûler vive. ** La Cour suprême a décidé
jeudi 26 juin 2008, par 5 voix pour et 4 contre,
dans le cadre d'un appel portant sur
l'interdiction des armes en vigueur depuis 1976
dans la capitale fédérale Washington, que
"chaque citoyen américain a le droit de
disposer d'une arme pour son usage personnel et
à en faire usage dans le cadre prévu par la
loi" conformément au deuxième amendement
de la Constitution. Les Etats-Unis détiennent le
record du nombre d'habitants possédant une arme
à feu. Les armes à feu font chaque jour 80
morts en moyenne aux Etats-Unis, selon les
statistiques des Centers for Disease Control. Sur
les 80 décès, il s'agit dans 34 cas d'un
homicide.
Samedi 28 juin 2008 : Le Congrès a
approuvé vendredi 27 juin 2008 une augmentation
de 170 millions de dollars de l'aide accordée à
Israël par les Etats-Unis en matière de
sécurité. Le lobby pro-israélien AIPAC (American
Israel Public Affairs Committee) s'est félicité
de ce vote du Congrès, soulignant qu'il
conduirait à augmenter l'aide américaine à
Israël à 2,55 milliards de dollars pour
l'année fiscale 2009, contre 2,38 milliards
l'année précédente. ** Le Sénat a
approuvé à l'unanimité vendredi 27 juin 2008
une proposition adoptée par la Chambre des
représentants le 8 mai
2008, qui vise à retirer le nom de l'ancien
président sud africain, Nelson Mandela, des
bases de données répertoriant les terroristes.
La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza
Rice avait jugé que les restrictions visant
l'ancien président sud-africain étaient
"embarrassantes" et demandé à ce
qu'elles soient supprimées.
Lundi 30 juin 2008 : Selon le
quotidien "New York
Times", Washington aurait accordé
à la Corée du Nord 2,5 millions de dollars pour
l'aider à démolir vendredi 27 juin 2008 une
tour de refroidissement de son réacteur
nucléaire de Yongbyon. Selon le journal qui cite
plusieurs responsables gouvernementaux
américains qui ont participé aux négociations
sur le sujet, la Corée du Nord avait annoncé
avoir besoin de 5 millions de dollars pour
détruire la tour. Les Etats-Unis en auraient
financé la moitié, une somme qualifiée
d'excessive par les conservateurs américains. Le
porte-parole adjoint du département d'Etat
américain, Tom Casey, a annoncé ne pas savoir
si les Etats-Unis avaient apporté une aide
financière.
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