FRANCE,
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FRANCE, MARDI 3 AOUT 2004
- Le
juge d'instruction Philippe Courroye a mis en
examen (inculpé) pour "recel d'abus de
biens sociaux" et "trafic d'influence
aggravé par personne dépositaire de l'autorité
publique", Jean-Charles Marchiani 60
ans, ancien préfet du Var et ancien conseiller
de l'ex-ministre de l'Intérieur Charles Pasqua de 1986 à
1988 et entre 1993 et 1995. La Justice ne pouvait
jusqu'ici passer en raison de l'immunité
parlementaire de celui qui fut député européen
en 1999 élu sur les listes de Charles Pasqua
(RPF, Rassemblement pour la France, souverainiste
gaulliste anti-Le Pen), jusqu'en
juin 2004 (battu), interdisant toute mesure
coercitive, le Parlement de Strasbourg ayant à 3
reprises refusé la levée. Jean-Charles
Marchiani qui conserve le statut de haut
fonctionnaire a été placé en détention dans
la nuit au quartier VIP de la prison de la Santé
à Paris. Il est impliqué dans 5 dossiers, dont
3 instruits par le juge Courroye. Tous concernent
des sommes d'argent qu'il pourrait avoir perçues
illégalement. 1,3 million d'euros de commission
perçus lors d'un contrat de vente sur des chars
Leclerc et la société allemande Renk au milieu
des années 1990 au Moyen-Orient. 1,48 million
d'euros de commission lors d'un contrat sur un
système de manutention et de tri de bagages
signé en 1991 entre la société Vanderland
Industries SA et Aéroports
de Paris (ADP). La justice suisse aurait
transmis des éléments à charge contre
Jean-Charles Marchiani possesseur de comptes
secrets pour 13 millions d'euros. Dans l'affaire
de blanchiment présumé dite des "otages du
Liban", où il était alors émissaire du
ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, sa
participation est mise en cause en 1988 aux
côtés de l'homme d'affaires libanais Iskandar
Safa, qui avait versé à l'ex-conseiller 10
millions de francs à 2 reprises, et 48 millions
de francs dans les années 1990. La
rémunération en marge d'une vente de navires
par les Constructions
mécaniques de Normandie au Koweït, en 1995
demeure toujours posée. L'épouse de
Jean-Charles Marchiani a été également mise en
examen pour "recel de blanchiment
aggravé" et "trafic d'influence
aggravé" en décembre 2001 dans ce même
dossier. Enfin, 5 millions de dollars (plus de 4
millions d'euros) de commission qu'il aurait
perçus de la compagnie pétrolière française
Elf, affaire instruite par le juge Renaud Van
Ruymbeke qui l'a mis en examen en janvier 2004,
sans oublier son implication dans l'enquête sur
des ventes d'armes présumées vers l'Angola,
instruite le juge Courroye, où il n'était pas
interrogé mais où il est déjà mis en examen.
Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur
passe outre la consigne officielle et réalise
une vente d'armes de 463 millions de dollars dans
un pays ravagé par près de 27 ans de guerre
civile par le biais de la Sofremi (société
française d'exportation du Ministère de
l'Intérieur). Cette société dépendante du
Ministère de l'Intérieur a contourné
l'interdiction d'exporter du matériel de guerre,
une interdiction qui date de 1934. L'organisateur
de ces ventes illégales est le marchand d'armes
Pierre Falcon associé à Arcadi Gaydamak dont le
premier fut incarcéré en France et le second
réfugié en Israël. Ce trafic
d'armes vers l'Angola se serait poursuivi
jusqu'à l'été 2000. Tous les regards se
portent désormais sur son ex-mentor, Charles
Pasqua, ex-ministre de l'Intérieur de l'actuel
Président de la République Jacques Chirac puis
d'Edouard Balladur, qui pourrait être convoqué
prochainement devant la CJR (Cour de Justice de
la République) et par le juge Courroye après la
perte de son immunité parlementaire lors sa
défaite aux dernières élections européennes.
Mais, s'il est élu sénateur en septembre 2004,
Charles Pasqua (ancien sénateur qui sera
tête de liste UMP, dans les Hauts-de-Seine, dont
il fut le Président du Conseil Général, poste
transmis au Ministre d'Etat Nicolas Sarkozy),
retrouverait son immunité parlementaire.
Jean-Charles Marchiani a fait appel des 3 mandats
de dépôt délivrés contre lui, dénonçant
"un règlement de comptes entre anciens
ministres et entre services" de la
République française.
ANTISEMITISME : Selon la Préfecture du Rhône, 3 jeunes
Juifs de la région lyonnaise porteurs de kipa
ont été agressés dans la nuit de dimanche à
lundi par un groupe d'une quinzaine de jeunes à
Villeurbanne. La police a interpellé les 4
principaux agresseurs, dont 3 sont mineurs. Le
Conseil Représentatif des Institutions Juives de
France (CRIF) de Rhône-Alpes, a confirmé, par
la voix de son Président Marcel Amsallem, que
les "agresseurs étaient des jeunes de type
maghrébin".
Une "marche blanche" a réuni près de
1 500 personnes samedi matin à Avignon
(Vaucluse), en souvenir du jeune Romain, tué à
coups de hachette le 17 juillet sur l'île de la
Barthelasse par un jeune Marocain en situation
irrégulière.
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